Un petit coup de nostalgie : accouchement et séjour maternité

Voilà, un nouveau petit être est arrivé sur terre, un petit Léonard, qui ne pouvait pas tomber chez de meilleurs parents : je crois que ce petit bout ne manquera pas d’amour…

Cette amie avait une semaine de différence avec mon terme, il y a un an. Quel hasard. Et maintenant la voilà maman. Avec tout ce que cela entraîne de doutes, d’amour, de questions et de bonheurs.

Alors je repense, en la sachant à la maternité, à mon accouchement et à ce séjour dans ce lieu un peu hors du temps et qui doit nous transformer en maman, d’un coup de baguette magique, qui doit faire de nous deux et maintenant trois une famille. Un vrai tour de passe-passe.

Tout s’est vite passé. Le 22 novembre on était 2, le 23 à 6h19 nous étions 3. De minuit à 2h je passe de zéro… à 8 cm. Avec des contractions mais pas de petites filles. Pas de travail progressif : ça commence fort, sans répis, c’est anarchique. Mais que se passe-t-il ? La seule chose qui se passe dans ma tête : « Je dois avoir une colite néphrétique ou un truc dans le genre ». Mon terme est pour le 8 décembre… Autant dire que je ne m’attendais pas à ce que cela arrive là, à minuit, après un doux baiser de mon amoureux pour se dire bonne nuit. Et puis c’est direct, ça cogne fort, ni bain ni anti-spasmodique ne font rien… Hum : j’appelle mon homme depuis le bain où je n’arrive plus à contrôler ma respiration. On appelle la maternité, enfin j’appelle la maternité : mon Ours est englué, il essayait de se rendormir. A quinze jours du terme, lui non plus de s’attendait pas à ça. Pourtant on avait nettoyé la voiture l’après-midi puis bouclé la valise de maternité… J’avais même mangé le chocolat gardé pour le lundi (pas de sucre pendant la grossesse, un petit plaisir une fois par semaine seulement…) : j’avais été inspiré sur ce coup-là. Oui, j’avais eu le ventre qui tirait ces deux derniers jours, j’aurais pu égorger les gens sur la route tellement il me sortait par les yeux, mais pas  d’autre signe avant-coureur.

Et là dans mon bain je me dis tout à coup qu’il faut qu’on y aille, sinon j’accouche là (note pour les futures mamans : TOUJOURS écouter son intuition, toujours !). Je m’habille comme je peux, je lance deux-trois produit dans ma  valise de maternité et on y va. Mon Ours est persuadé qu’on va rentrer, que c’est une fausse alerte : ben oui, dans les cours ils disent qu’on a le temps. Moi je ne suis pas sûre de cela, j’essaie juste de ne pas me laisser gagner complètement par la douleur et de ne pas trop me contracter…

Arrivés à la maternité, j’ai du mal à sortir de l’ascenseur : la vache, cette dernière elle cogne ! On attend 15 minutes. Il est 2h du matin, tout est calme. L’équipe de nuit nous accueille. Delphine la sage-femme (que je ne remercierais jamais assez : mon accouchement a été parfait, humain, calme et intime grâce à elle) m’ausculte : elle sort de la chambre et crie « 8 !! ». Merde, je suis à 8… ça veut dire pas de péri : ben si, j’aurai ma péri peu de temps après, en salle d’accouchement (depuis j’ai envie d’élever une statue en l’honneur de l’anesthésiste), après une dernière contraction qui m’arrachera un cri (pas non plus version les griffes de la nuit), un râle que je n’ai pu contrôler tant la douleur m’envahissait, j’étais douleur.

Le travail continue : pas de poche des eaux rompue, la petite descend. J’ai froid, je tremble : le contre-coup de plus de deux heures de contractions intenses, rapprochées et longues. On  nous laisse tous les deux, mon Ours et moi. On sait que le moment arrive. Le temps est en suspend. Puis à 5h45 la sage-femme nous dit que c’est le moment. Quelques poussées. Il est 6h19, nous sommes autres. Je l’attrape par le bras, je me souviens encore de la sensation, cette peau douce, glissante, et toute chaude. Et son regard noir, pénétrant, qui sonde mon âme « C’est toi ma maman ? ». Mon Ours est là, avec sa chemise blanche, le regard hagard mais heureux…

Puis le séjour vers l’autre vie commence : on arrive dans une chambre double. Une femme est déjà là, en train de pleurer, en plein baby blues. L’autre revers de la médaille. Après le bonheur, la chute d’hormone. Les pleurs, la nuit, avec toi ma Zouzou dans mes bras. Je suis éreintée : je n’ai pas dormi depuis le samedi matin 8h. Nous sommes lundi. Puis mardi. On apprend à se connaître, entre les visites, les conseils contradictoires des sages-femmes et des puéricultrices. Ton papa est là, tous les jours, tous les instants. Il m’épaule, patient, bienveillant, comme il est toujours, depuis le 1er jour de notre rencontre.

Le temps s’est arrêté, du lundi 23 au jeudi 26 2009, plus rien n’a de prise. Seule compte ma Zouzou, ce petit être, ce « bébé » comme je l’appelais. Je te connaissais sans te connaître. Je ne me sens pas si mal à la maternité : pas de manger à faire ni de lessive ni de ménage. Seulement toi à aimer. Un cocon qu’il faut quitter un peu à regret mais aussi enjoués. Enfin, on rentre chez nous et on quitte le bruit de la polyclinique. Je suis heureuse mais je ne sais plus tout à fait qui je suis et où j’habite…

Je pourrais encore en parler des heures, les détails, les odeurs, la lumière, je me souviens de tout, de ce tout petit bout devenu grand, déjà un an, de ses premières tenues, ces premiers gestes d’amour, ces premiers sentiments qui doucement venaient d’éclore en moi…

8 réflexions sur « Un petit coup de nostalgie : accouchement et séjour maternité »

  1. C’est beau, on sent si fort l’amour, la joie, la tendresse intense, la gratitude dans ce texte… j’en ai presque la larme à l’oeil… les hormones là aussi :)

    Bisous.

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    1. Merci Chuchu :) Je t’avoue que même moi en relisant l’émotion m’étreint ;) Sensible ? Non, pas du tout, c’est les hormones ! Ah merde, je suis plus enceinte ^^

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