Ce jour-là

C’était un mois d’octobre 1999.
J’avais froid, je tremblais.

Tu étais là, toi, installé au creux de mon ventre chaud.
Je n’avais pas encore 18 ans, j’étais paumée.

Ce jour-là, je me suis haïe.
Et je me hais encore pour ce que j’ai fait.

Ce jour-là, peu de personnes le connaît.

Famille désunie, père absent, tristesse… envie de ne plus être là.
A 15 ans et demi j’ai rencontrée un mec.
Un sale mec.
Drogué, dealer.
Un mec avec un égo de supériorité.
Il m’a détruite.
Il a détruit le peu que j’étais.

Puis, je suis tombée enceinte deux ans plus tard.
Pas de pilule, trop de problèmes, trop de questions.
Trop de solitude et de désespoir.

J’étais en droit.
C’était le début de l’année.

Je l’ai su tout de suite que tu étais là.
Je t’ai senti grandir.
Je savais que tu t’installerais au creux de mon ventre.

Tu t’accrochais, et moi je me tapais, pour que tu partes.
Je voulais te convaincre que tu n’étais pas arrivé au bon endroit.
Pas moi, je n’étais pas la bonne mère.

J’ai dû me décider, faire un choix.
Envers et contre tous, j’aurais voulu avoir la force de te garder.

Le planning familial.
La rudesse du gynéco, l’humiliation.
La décision.

IVG.
Qui interrompt vraiment volontairement sa grossesse ?
« Volontaire » ?
Imposée, forcée, raisonnable.
Mais pas volontaire.

La plus grande et plus difficile décision de ma vie.
Mineure, j’ai été obligée d’en parler. A mon père.
Ma mère ne l’a jamais su.
Ma sœur, il y a peu.

J’étais deux.
On m’a endormie.
Tu es parti.
Au réveil, j’étais une.

J’ai honte de ce que j’ai fais.
Honte d’avoir supprimée cette vie alors que tant de femmes n’arrivent pas à en créer.
Que d’autres sont obligées de faire une ITG.
Honte de m’être prise pour Dieu.

Pourtant, ce jour-là du mois d’octobre, cela a été ma deuxième naissance.
Pour la première fois de ma vie, j’ai existé.
Pour la première fois de ma vie, je me suis dit que mon corps m’appartenait.
Que j’étais capable de créer la vie.
Je suis (re) venue à la vie.

Une vie sacrifiée pour que la mienne soit sauvée.

Après la douleur, la renaissance.
J’ai quitté ce mec.
J’ai eu mon semestre de droit.
J’ai décidé de quitter la région, tourner la page de la première partie de ma (triste) vie.

Je me suis inscrite en histoire de l’art.
En mars je rencontrais le futur père de ma Zouzou.
En juin, notre histoire d’amour commençait.

Aujourd’hui, tu aurais 12 ans.
Tu serais un garçon ou une fille.

Aujourd’hui, ma Zouzou sait que j’ai eu un enfant avant elle. Que je l’ai porté, et que je n’ai pas pu le garder.

Aujourd’hui parfois encore, mon coeur pleure.
Parfois encore j’y pense.
Quand je suis tombée enceinte de ma Zouzou, je me suis dit que je ne le méritais pas.
J’ai pleuré.
Et j’ai accepté.

Aujourd’hui, si je tombe enceinte, cela sera ma 3e grossesse.
Et ça sera marqué sur mon dossier.
Indélébile.
Comme un stigmate honteux de ma jeunesse.

Je te dis merci, merci à toi qui n’est jamais né, merci à toi que j’ai dû sacrifier, pour exister, parce qu’il le fallait…

Frida Kahlo, Ma naissance, 1932

67 réflexions sur « Ce jour-là »

  1. Je ne peux que trop comprendre ton billet, pour être passée par là moi aussi avec une IVG à 4 mois et demi de grossesse. Mais volontaire, oui, je l’affirme aujourd’hui.
    Et je ne regrette rien.

    Ce n’est pas mal d’avorter, c’est un choix qui peut être difficile, mais ce n’est pas mal. Certains veulent nous en convaincre, je refuse cette idée. Ce qui aurait été mal, c’était de laisser cet enfant naître dans un monde où sa mère n’aurait eu aucun repère, n’était pas prête, ne pouvait pas l’assumer. Quelle vie aurais-tu eu à lui offrir? Tout aurait été plus difficile: poursuivre tes études, te construire en tant que femme, avancer dans la vie, devenir adulte, retrouver une stabilité. Alors tu l’aurais élevé cet enfant, c’est sûr. Mais à quel prix?

    Quand je regarde derrière moi, j’y pense toujours bien sûr. Mais sans honte et sans tabou. J’ai fait ce qu’il fallait. Et toi aussi. Tu n’as pas volé ta maternité tout comme je n’ai pas volé la mienne. L’avortement est une étape. Mais ce n’est ni honte, ni un crime. C’est une étape vers un ailleurs, vers des jours meilleurs.

    Des bisous.

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    1. Tu as raison. Mais j’aurais tellement aimé ne pas avoir à faire ce choix, que j’assume, que je ne regrette pas. Je suis pas pro-avortement ni anti-avortement. Je suis juste pour la vie.
      Cet événement, je l’ai positivé, il fait parti de moi, et il fait que je suis forte aujourd’hui.
      Merci pour tes mots. J’avais lu ton billet, mais je n’osais pas parler de cet IVG. sans doute grâce à toi que j’ai pu l’écrire. Un an et demi que j’avais le besoin de l’écrire sur ce blog. 12 ans que j’avais besoin d’en parler librement.
      Des gros bisous :) <3

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    1. si les femmes ne parlent pas trop d’IVG, qu’en est-il des hommes ? Je ne suis pas sûre que ça soit simple aussi pour vous.
      des bisous et merci Papa Coule ;) Tout va bien aujourd’hui ;)

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  2. Je suis passée par là, mais moi c’est la nature qui a décidé de me l’enlever. Et j’étais en colère contre ce corps qui ne voulait pas de lui ^^, la différence résulte juste dans le fait que je voulais ce bébé, même si il s’était pointé alors qu’on s’y attendait pas…

    Il aurait 1 an le 13 janvier 2012.

    Mais d’un côté, je me dit que si la nature n’en avait pas décidé ainsi, je n’aurais pas ma merveilleuse Babycolle.

    Parfois, y’a des décisions, dues au hazard, ou pas, avec lesquelles on doit vivre, mais qu’on ne doit pas regretter. ça nous boufferait la vie, et ça ferait en sorte qu’on ne profite pas des instants présents.

    Le fait que tu écrives un billet sur lui, c’est que tu es guérie en quelque sorte, tu vas maintenant réellement tourner la page. Parce que quand tu le voudras, tu pourras revenir ici, il a son éternité ici, il a son identité, tu lui as fait la place que tu n’as pas pû faire quelques années auparavant.

    Bisous !

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    1. Merci pour ces mots, merci. Je n’imagine pas la douleur de perdre un enfant « naturellement » alors qu’on le veut vraiment.
      Tes mots m’ont tellement touchée : tu as mis des mots sur ce texte, et ça me console ce que tu dis. Merci, c’est vraiment très juste et consolant.
      Des gros bisous, gros gros. :) <3

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  3. Bravo pour ce témoignage, qui n’a pas du être facile, entre besoin de parler, de se confier, comme pour se soulager d’un poids, et peur de parler, crainte d’être jugée, culpabilisée.
    La culpabilité, je connais bien, après la perte de 3 bébés. Les médecins appellent ça laconiquement des fausses couches, mais pour toute maman, ce n’est pas un simple embryon ou foetus qui est parti, mais une promesse d’avenir, de la joie et de l’amour qui s’en va.. Donc culpabilité et colère contre ce corps qui ne réagit pas comme je l’espérais, qui semble faire ses propres choix indépendemment de moi.
    Tu as fait des choix, qui sont très lourds, mais en effet, ils t’ont également construit. J’en suis pour ma part dans la période où je cherche comment faire de ces pertes une force et un point de départ vers autre chose…
    Mille bisous, bravo pour ton courage, et ton témoignage.

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    1. … tu parles bien de la perte de tes bébés. Difficile de tirer la force de tels événements. Je suis sûre que tu y parviendras. Et très vite, j’espère que tu pourras trouver une réponse à ce corps qui décide à ta place. Je t’envoie plein de courage et d’espoir.
      Merci pour ton témoignage et pour tes mots.Des bisous :)

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  4. Très touchant et triste!
    Je ne vais pas répéter ce que disent les précédents commentaires si ce n’est que le hasard de la vie fait parfois bien les choses et qu’il devait en être ainsi.
    Mille bisous

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    1. Merci Gwen, merci. J’avais peur de poster ce texte, qui me tenait tellement à coeur. Et tes mots comme ceux des autres m’ont confirmée dans ce choix.
      Merci pour ces mots et tous ces bisous :)

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  5. Ouch, tu m’as tirée des larmes. Que cette épreuve fasse de toi une maman au top aujourd’hui. Et que Dieu fasse que cette peine immense, tu puisses la transformer en amour pour tes prochains enfants, pour ne plus avoir à la vivre différemment.

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  6. WM, je suis évidemment d’accord avec le fait qu’il ne faut pas culpabiliser les mamans qui ont eu le malheur de passer par l’avortement, mais attention aux discours qui tendent à « désacraliser » ce geste, sous prétexte qu’il est légalisé, il n’en devient pas pour autant anodin et banal.

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    1. @Ofé: Pour être passée par là et avoir dû me rendre trois jours à Barcelone pour avorter d’un enfant que je sentais bouger, je ne me permettrais jamais de dire que l’acte est anodin et banal, j’ai mis suffisamment d’années à m’en remettre. Tout comme je ne me permettrais pas de le désacraliser. Dire que ce n’est ni une honte ni un crime n’est pas désacraliser la chose. C’est juste la prendre pour ce qu’elle est: un accident de la vie qui résulte d’une suite de facteurs, mais qui n’est pas, n’est plus une fatalité. Un accident qui fait mal, mais que trop souvent la société veut nous faire porter des années durant, alors qu’on est passée à autre chose, comme un drame de l’existence et pour lequel on se devrait de faire acte de contrition encore dix ans plus tard.

      Je refuse cela. Il n’y a aucune honte à faire ce geste. Il peut y avoir de la douleur. Mais il ne devrait jamais y avoir de honte. Et je défends que ce n’est pas forcément un malheur. C’est une douleur oui, car l’acte nous ramène à notre propre conception de la vie, mais malheur et douleur sont deux choses différentes. Dans mon cas, le malheur aurait été de garder cet enfant et je serais très certainement aujourd’hui dans une situation extrêmement dure, et lui aurait une certainement bien piètre vie, faite de luttes et de galères. Alors?

      Alors non, ce n’est pas forcément un malheur. Une femme ayant avortée devrait pouvoir dire, sans crainte d’être jugée (je ne dis pas que c’est ce que tu fais là hein, mais j’ai souvent été confrontée à cela), qu’elle assume son choix, qu’elle l’a fait pleinement, et qu’elle ne regrette rien. Que c’était mieux pour elle, mais aussi pour l’enfant. Et ça devrait pas être perçu comme une désacralisation mais bien comme une décision sage et juste.

      Malheureusement la société a encore énormément de mal à entendre cela. Restes trop présents d’une culture judéo-chrétienne en déclin…

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  7. Ouh! Juste envie de réagir, parce que j’ai eu des frissons, sans avoir jamais vécu rien de tel, mais confrontée chaque jour à la souffrance des gens. Personne n’a le droit de juger cette décision. Je ne pense pas qu’on puisse parler de choix. Bravo pour ton article, et profite de cette jolie vie que tu as su te construire!

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  8. Tu m’as transportée dans une douleur, un univers que je ne connais pas. A travers tes mots je ressens la tristesse mais aussi le courage d’avoir su arrêter et prendre ta vie en main. Je suis d’avis que pour vivre une grossesse sereine, avoir un enfant heureux, il faut l’être soit même, il faut se construire un minimum et savoir, pouvoir, vouloir le porter au plus haut.
    Un pincement au coeur, ton coeur de Maman, forcément mais tu offres tellement à ta Zouzou grâce à cette reconstruction …
    Je vous souhaite tellement de bonheur, pleins de beaux bébés et de l’amour, beaucoup d’amour ;)

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  9. encore une fois ton billet me touche … je suis moi aussi passée par des épreuves difficiles, 1 choix que j’ai subi, un autre par choix …
    Au fond, je n’y pense pas. j’oublie. Mais lorsque je regarde mes 2 amours, je passe ma main dans les cheveux de Gizmo et je me dis qu’ils pourraient être 3 … peut être une petite fille avec les mêmes boucles que sa mère …
    Je ne sais pas si je regrette, je sais que c’était la bonne décision, mais je ne peux m’empêcher de m’imaginer ce que cet enfant aurait peu être …

    (merci pour ton témoignage, il y en a trop peu … ) Bises

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    1. Merci pour ton témoignage. Ce que je sais c’est qu’en parler fais du bien. Et permet d’accepter, de vivre avec. Je te souhaite que tu trouves la paix avec cette décision que tu as prise. Merci pour tes mots.
      Des gros bisous

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  10. Tu m’as émue aux larmes,
    Un choix qui t’as révélée et relevée, un être en devenir qui aurait pu mais qui n’est pas , qui 12 ans après existe encore dans ton histoire.
    Un choix bien difficile à faire car il laisse toujours des traces, je n’ai jamais eu à vivre cette grand chamboulement qui survient dans un moment qui n’est jamais le bon mais j’ai accompagné 2 personnes il y a 15/16ans qui ont eu ce terrible choix à faire.
    Pour l’une d’elle la vie s’en est trouvée complètement chamboulée et 2 autres IVG se sont succédés et pour l’autre comme toi elle a rebondit et reprit sa vie en main et aujourd hui elle est maman de 2 enfants.
    La vie est ainsi faite pleine de surprises plus ou moins bonnes et ce qu’on en fait la rend comme on le souhaite.
    Bravo pour ton article et pour t’être livrée comme tu l’as fais.

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  11. Je pense fort à toi.
    j’ai fait ce « choix » il y a peu. J’ai avorté le 11 novembre dernier. C’est difficile. J’y pense très souvent. Cette décision, je l’assume. Mais c’est dur.
    Ne te fais pas de mal, ne t’en veux pas. Tu as pris la décision qu’il fallait à un moment précis de ta vie. Personne ne te juge, personne ne te condamne. Tu as pris, non pas la meilleure des décisions, mais la moins pire.
    Essaies d’être « douce » envers toi-même.
    Cet avortement a contribuer à faire de toi la femme que tu es aujourd’hui, une femme sure d’elle, heureuse, aimante, consciente de la valeur des choses.
    Quelqu’un de bien.
    Je t’embrasse fort fort. Prends soin de toi et des tiens <3

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    1. J’ai vu ton billet il n’y a pas longtemps. Et je me suis posé la question de savoir ce que j’aurais fait. Bien sûr, je n’ai pas pu y répondre car je n’étais pas dans ta situation. Bien malin est celui qui peut prévoir comment il réagira, bien stupide est celui qui juge.
      Merci à toi de ton témoignage…
      Je comprends que cela soit dur surtout quand on est déjà maman.
      Merci pour tes mots, vraiment. Des gros bisous. <3

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  12. Comme à chacun de tes billets, tes mots sont tellement justes, et puissants.
    Je ne suis jamais passée par là, mais je sais qu’à certains moments je me suis posé la question « et si jamais, qu’est-ce que je ferais? » et bien j’aurais fait comme toi, car je pense qu’il faut d’abord se trouver avant de devenir mère, sous peine de faire porter à ce petit être qui n’a rien demandé une responsabilité qu’il n’a pas.
    Ton choix a été le bon, avant de rendre les autres heureux il faut être heureux soi-même.
    Et en parler 12 ans après, avec autant d’émotions, montre à quel point ce choix a été dur. Assumé, mais dur.
    Je te souhaite beaucoup de bonheur avec la famille que tu t’es construite, et choisie.

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  13. Ton témoignage est très touchant, et je ne peux que te soutenir dans le choix que tu as fait. J’ai presque fermé les yeux pour lire les commentaires, de peur de te voir incendiée. Ouf, tu es courageuse et forte, et je rejoins Working Mum, même si je n’ai pas eu à traverser cette épreuve : c’est certainement une souffrance, un accident mais pas une honte. Tu le dis bien : ton corps t’appartient et tu es maintenant une maman heureuse. Continues sur ce chemin! bises

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    1. Merci Muuum :) Moi aussi j’ai eu peur que ce sujet controversé qui est si personnel et subjectif soit mal perçu. j’aurais pu me contenter de l’écrire, de le garder pour moi, mais quand je vois la douceur des mots que je trouve ici, et le nombre de femmes qui se sentent concernées, qui sont touchées et qui, je l’espère, penserons peut-être à en parler davantage, je me dis que j’ai eu raison. Et que cela donne tout le sens à l’existence de cet espace qui est un exutoire pour moi. Merci pour tes mots :) Et oui, une maman heureuse, tellement heureuse :) Des gros bisous :)

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  14. Très touchant, émouvant, dur et je comprends ta réaction, c’est humain de culpabiliser même si tu n’as aucune raison de le faire… Et en lisant vos commentaires à toute j’hallucine de voir que c »est plus « courant » que ce que je pensais. Mais personne n’en parle, c’est certain, trop douloureux et peut-être, honteux ? Des bises

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    1. Comme BabyPop je ne pensais pas que ça arrivait si souvent, je suis triste de lire et comprendre l’ampleur de ce tabou, dont beaucoup de femmes sont victimes.

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    2. Oui moi aussi j’hallucine de voir qu’autant de femmes sont concernées. Cela prouve bien que dans notre vie de femmes, nous ne sommes pas bien accompagnées et que nous nous retrouvons bien souvent seules, femme ou jeune femme, face à la question de la contraception. Et c’est nous qui en payons les pots cassés…
      Je crois qu’il y a environ 40 % des femmes qui subissent un IVG en France. Ce chiffre baisse mais reste élevé. De même, chaque femme connaîtrait au moins une grossesse non désiré dans sa vie, la moitié serait interrompue.
      Et pourtant, peu de personnes en parle.
      Encore une fois.
      Un billet qui fait le point s’impose je crois.
      Des bisous et merci pour tes mots ma petite BabyPop :)

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      1. Cela dit, il faut pourtant relativiser ces chiffres, en regard d’une vie entière: 1 grossesse non désirée pour plus de 40 ans de rapports sexuels…au final la proportion d’IVG par rapport au nombre de rapports sexuels que connaîtra une femme dans toute son existence est infime. En cela je crois que les femmes gèrent plutôt bien leur contraception, sans quoi le nombre de grossesses non désirées serait bien plus élevé.

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  15. Personne ne devrait juger les femmes pour cet acte.
    Tu as fait le choix que tu devais faire à l’époque…
    Je pense qu’il sera toujours là dans un petit coin de ta tête toute ta vie, cela ne s’oublie pas.
    J’ai étais très émue.
    Bises

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  16. C’est peut être un mauvais tour du aux hormones de ma propres grossesse actuelle, mais je pleure comme une madeleine …
    Au delà de tout message, de toute opinion, ton texte est vraiment beau.

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  17. bjour, moi aussi suis passee par la en version rapide, 2 ivg en 9 mois, idem, avec un mec avec qui je me droguais, mais je n ai aucun regret de cette periode.J en ai fait mon deuil, car aujourd hui, j ai un homme merveilleux avec qui on a fait 2 beaux enfants , une fille et un garcon. Alors cette vie, passer je ne la revivirai pr rien au monde, je ne regrette rien, c est fait . Aujourd hui, seuls mes enfants et mon mari comptent plus que tout a mes yeux.
    tres bo poeme, et poignant.

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  18. Merci d’avoir mis des mots sur ce que je ressens en secret et qui est si ambivalent : avoir fait le choix de l’IVG, l’assumer pleinement mais me dire aussi qu’i/elle serait là, qu’il aurait tel age aujourd’hui, lui donner même un prénom. J’ai fait ce choix sans regret car d’épave, je suis devenue quelqu’un. Mais bien que je maudis chaque jour toutes les personnes qui voudraient revenir en arrière sur la loi autorisant l’IVG, je me sens quand même coupable, responsable et honteuse. Etre militant est une chose mais devoir choisir l’acte en est une autre. Tu n’es pas seule.

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  19. Les évènements que nous vivons au quotidien nous changent et nous façonnent.
    Celui que tu as vécu ce jour là t’a changée à jamais, comme tu le dis si bien il t’a fait renaître et a eu des conséquences positives sur ta vie..
    Tes mots m’ont beaucoup touchée comme toujours!
    belle soirée à toi

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  20. que dire,à part que je comprend…
    Mon ivg n’étais pas volontaire mais c’était le bon choix pourtant.
    Comment mon bébé aurait pu etre heureux avec un papa drogué,dealeur,menteur,voleur et qui tappe maman ;( le temps peu de temps ou je suis restée enceinte il m’a frappé trois fois!
    le papa je le déteste, j’aurais jamais pu lui laisser mon enfant quelques heures, déjà que mon chien j’avais peur quand je devais lui confier une heure..! nous anges doivent etre tous ensemble et heureux dans le ciel…
    j’appréhende pas mal une autre grossesse,même si j’en ai envie,j’ai l’impression que je vais faire que ça pleurer en pensant à l’autre bb au ciel.

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    1. Le temps adoucit tout, tu verras :)

      Jusqu’à ce que je tombe enceinte il y a 6 mois, j’étais assez persuadée que je ne serais plus capable, à cause de mon IVG d’il y a dix ans, de faire un bébé.

      Et puis la grossesse est arrivée…jusqu’à la date « anniversaire » de l’IVG (à 21 semaines de grossesse), j’ai vécu dans une angoisse absolument monstrueuse de perdre le bébé, c’était vraiment très très fort et ça m’obsédait (à peine si j’osais faire de la voiture de peur que les vibrations ne décrochent le foetus etc etc) Et puis le cap des 21 semaines est passé, et je suis beaucoup plus apaisée. La petite grandit bien, elle bouge sans arrêt et me rappelle toutes les dix minutes qu’elle est bien là, et que tout va…et je me suis rendue compte que j’étais capable de mener cette grossesse au bout.

      Dans quatre mois elle sera là, et alors ce sera ma vraie victoire. Et nous aurons toutes la nôtre, un jour ou l’autre ;)

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      1. Merci Working mama pour ces mots si justes et cet espoir que tu donnes à Lou. Oui, on a dû faire un choix, mais la vie ne va pas nous le faire payer. J’ai ressenti la même chose que WM durant ma grossesse, même si mon IVG s’est passé à 11 semaines de grossesse. Lou, parles-en, je sens que c’est encore très présent en toi et pitié, pardonnes-toi. Tu as pris la bonne décision pour toi, pour l’enfant. Plein de bisous.

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  21. Ouaw, des mots puissants..
    Je n’ai pas connu d’IVG, ma Poupey je l’ai gardé, malgré le géniteur ( drogué, alcoolique, violent, manipulateur… ).
    C’est elle qui m’a sauvé de ses griffes, car j’ai su dire STOP pour la sécurité de ma fille.
    Aujourd’hui, bientôt 10 ans qu’elle est là, et c’est un bonheur quotidien^^
    Je suis enceinte pour la 3e fois actuellement.
    Le second fut une fausse couche, personne n’est réellement au courant, même moi, je me sens spectatrice de ce que j’ai vécu..

    Je ne suis pas contre une IVG, lors de certains cas…
    Mais je me dis que si bébé est là, c’est qu il y a des raisons.. La preuve, ma fille est arrivée dans une situation plus que très dure, mais on s’en est sortie, et elle n’a rien subit ;)

    Courage à vous toutes qui avaient dû faire ce choix, que je ne juge pas.

    D.

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  22. C’est un billet courageux et j’espère que ça t’a fait du bien de l’écrire…. Je n’ai jamais eu à faire face à un tel dilemme …. J’espère que jamais je n’aurai à le faire…

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  23. tres bel article j’en ai les larmes aux yeux car je me revois ce fameux septembre 2011, mon fils n’avait que 9 mois deja mama solo, un bebe desiré avec cet homme mais tres vite des menaces de sa famille pour pas le garder personne ne voulait que je le garde je me sentais seul alors j’ai pris cette decision qui aujourd’hui me fait encore plus de peine car mon fils grandit et je desire tellement ce bb2 enfin plutot bb3 car pour moi il ou elle a existé jusqu’a 11semaine et je regrette mais c’est fait =( la douleure reste l’envie de voir un autre enfant grandir mais toujours maman solo alors la vie est faite ainsi
    bonne journée

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  24. Ouahhhhh quel texte … Quel force … Ce qui explique bien tout … Il n’y a en effet aucune femme qui le fait volontairement ou de gaieté de cœur
    Si on arrive a cette décision ( que je n’ai jamais du prendre) c’est que l’on ne peut pas faire autrement ! Alors personne ne doit juger personne et ouf en France pour le moment on peut encore être libre de son corps !
    Continuons le combat pour la liberté de chacune !

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  25. Bonsoir moi c était en 2011 pas très vieux et beaucoup finalement… J ai fait ce que j ai fait pour mon homme….mais pas pour moi.ca n aurait été que moi…ce bébé serait la aujourd’hui d ailleurs un plus bébé….ça fait aussi des pb avec mon corps…. Maintenant je relativise mais dans ma vie de femme j ai depuis un blocage qui mettra du temps à partir.je l ai mal vécu peut être aussi parce que l ivg médicamenteuse n a pas marcher.que j ai du subir un curetage.parce que il ou elle n avait pas décidé de quitter son cocon… Et des suites longues…des douleurs et des sensations fantômes pendant des mois….bref mon corps, moi et mon locataire on était. Pas prêt ni franchement décidé.j en parle très rarement dans ma famille personne ne le sait.mes enfants ne le savent pas et ne le seront pas.en fait je me rend compte que très peu de personnes je les comptes sur les doigts de ma main le savent. Mais bizarrement j espère avoir un jour un quatrième avant mes 40ans…ça nous laisse 7ans. En tous cas c est un beau texte.
    Bisous

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    1. Oh Marie… merci pour ce témoignage… et pour tes mots. C’est dur ton expérience… Je déplore qu’il n’y ait pas une aide psychologique proposée lorsque l’on vit un IVG. Du moins à mon époque ce n’était pas le cas. A mon époque, j’ai été traitée comme du bétail…
      Je ne sais pas comment tu fais pour garder ça dans ton couple :/ Il y a des choix difficiles à faire et cela me semble être le plus difficile que tu ai pu prendre. Des doux bisous <3

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      1. j ai eu un semblant d entretient psy….juste pour me dire que c était pas le top et que l écho était belle….bref…
        je ne me sentais pas du tout d élever un bébé plus 3enfants plus grands seule.
        plus jamais je ne le ferais j en ai trop souffert.mais je sais en tout cas que ça n est pas un confort.et la décision n est jamais simple qu on décidé de le garder ou pas on est pleine de doutes même pour un 4ème potentiel enfant.je n ai jamais eu autant de mal à faire quelque chose que ce jour la.j ai été hospitalisée 1journée entière et une nuit.dans le service des suites de couches et grossesse à risque fautes de places

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        1. aucunes délicatesse rien.je me suis retrouvé nue pas encore endormie avec le gyneco entre mes jambes qui mettait le « je sais plus le nom… » par contre j ai malgré tout eu la chance d avoir une très bonne infirmière à mon réveil qui m à tenu la main et écouté quand j étais encore entre 2eaux.qui m à laissé pleurer et caliné comme une maman l aurais fait.
          je suis un peu lâche et trouillarde j aurais eu toutes les raisons de le quitter pour ça et d autres choses.mais j ai fais le choix de m asseoir sur mes envies mes désirs et un peu de ma vie.pour que mes enfants gardé leur école leur copains copines mes voisines.la vie que je me suis créer autour de moi.j ai fais le choix de vivre pour eux et non pour moi pour les années à venir et les années déjà passées.et je gardé l espoir et l envie viscérale d un bébé…et j ai peur de vivre seule avec mes trois même si je suis seule souvent mais je ne suis « PAS SEULE ».Je suis malgré tout aimé par mon homme maintenant plus que jamais.encore plus depuis qu il c est rendu compte des sacrifices que j ai toujours faits.

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          1. :/ je vois tout à fait… Heureusement que ton homme s’est rendu compte de ces sacrifices…
            A l’époque le service IVG était accolé au service maternité… Des cris de bébé, des papas fébriles qui attendaient la naissance de leur bébé… Inhumain. On nous fait payer notre acte…
            Plein de chaudoudoux… ❤

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