Le dictionnaire des synonymes Le Gros Norbert

Quand on est maman, tout d’un coup, on ne sait pourquoi, les mots changent de sens. Insidieusement. Ils ne collent plus à la définition du dictionnaire. Pour devenir parfois de parfaits antonymes.

*** Mère, n.f. Syn. : coupable, bonne à tout faire, Wonderwoman.***
Un des synonymes c’est coupable. Pourquoi ? Toutes les mères le sont non ? Du matin au soir (en passant par la nuit, of course), du lundi au dimanche, de la naissance à 18 ans et plus encore, la mère est responsable de tous les problèmes qu’ont les enfants, c’est bien connu. Il est gay : c’est de la faute de la mère. Il est associable : sa mère l’a trop couvé. Il est célibataire : c’est à cause de sa mère trop présente… Ad libitum.

Comme autre synonyme y’a aussi bonne à tout faire. Ben oui, curieusement, les tâches domestiques de l’homme se transfèrent doucement et sûrement à la mère. Des enfants, hein, mais qui se transforme parfois à celle du conjoint. Courses, lessives, papiers administratifs, repassage, rangement, médecin, maladie, levers nocturnes pour dents-rhume-rien-trois fois rien-trucs qui cassent les couilles même si on n’en a pas (rayer la mention inutile), rentrée à préparer, achat des vêtements, repas divers et variés, j’en passe et des meilleurs, on devient apparemment plus douées pour tout cela. Puisque tout nous incombe ou presque. On devient aussi plus douée pour le pétage de plomb intempestif aussi appelé « burn out ». Cela fait plus classe de dire « en juin dernier j’ai fait un burn out » et moins désordre que de dire « j’avais envie de me jeter du 5e étage et de mettre ma fille dans le congélo ».

Sinon, le synonyme le plus connu, c’est Wonderwoman. Tu sais, cette héroïne qui n’existe pas. Non, on ne peut pas être canon, mère, souriante, forte, H 24. Non. Je te dis que non, c’est pas la peine de négocier.

*** Faire la grasse matinée, expression. Syn. : dormir jusqu’à 8h.***
Avant, grasse matinée, c’est 11h, voire 14h. Aujourd’hui, une grasse matinée, c’est dormir jusqu’à 8h. 9 heures ça devient indécent.
D’ailleurs, on ne dit plus « on a fait grasse matinée ». Non. « J’ai fait la grasse matinée ». Traduction : j’ai glandé au lit jusqu’à 10h pendant que l’Ours s’occupait de Zouzou, et comme elle criait en jouant comme un putois en rut un soir de pleine lune, je me suis levée.

***Vacances, n.f.pl. Syn. : torture.***
Avant, les vacances, c’était glandage, relâche, tranquilou bilou. Le programme : plage, farniente, repas entre potes, soirées à gogo et grasse mat’.
Aujourd’hui, vacances, c’est double peine (pas double péné, hein, au mieux « pene », les pâtes). Les mères attendent les vacances l’œil torve, la trouille au ventre, remontées à bloc par une dizaine de tubes de vitamines et tenues par les nerfs grâce à la caféine prise en intraveineuse. Les vacances, on les redoute, on les craint. On préfère presque continuer de bosser que d’y passer.
Au programme : on s’occupe des enfants, on leur trouve des jeux à faire, on essaie de pas les perdre en balade (ou pas trop longtemps du moins), on les suit au pas à la plage, on les habille en fluo au ski pour les repérer. Et on prie. Pour que les vacances se finissent vite et sans passer par la case « Urgences » pour un bras cassé ou des points à faire.

***Dormir, v. i. Syn. : insomnie ; réveils nocturnes.***
Au choix, deux phénomènes quand on devient mère : au mieux il disparaît de notre vocabulaire, au pire on en rêve toute la journée et le soir… on souffre d’insomnie. Avec des gnomes qui savent très bien entretenir cet état (voir définition « maman »).

***S’habiller, v. pr. Syn. : ne pas partir nue au travail.***
Si auparavant, on tentait d’« accorder ses vêtements de façon élégante, avec goût », quand on est mère, on relâche pas mal la pression. On met des vêtements juste pour avoir chaud, voire pour ne pas être nue, au mieux, pour cacher ses gros bourrelets rondeurs. Déjà, si on parvient à porter des fringues propres, cela tient du miracle… ou d’une organisation de forcenée (ou alors parce que tu as une femme de ménage ou une mère super top cool).

***Cuisiner, v.i. Syn. : faire cuire des pâtes.***
Si avant tu appréciais de passer un peu de temps en cuisine (… enfin surtout te faire livrer des sushis chez toi), quand tu mets bas, tu te rends très vite compte que la nourriture devient secondaire. Le vrai privilège, ce n’est pas bien manger, mais manger tout court, surtout les premières semaines de vie de la chair de ta chair. Ton plat de prédilection devient alors les pâtes 3 minutes. Et quand bien même l’envie te prendrait de manger autre chose, ton portefeuille a vite fait de se carapater quand tu passes en caisse ou que l’idée de commander des sushis te traverse l’esprit : tu as clairement d’autres priorités financières. Rappelle-moi qui a dit qu’un enfant ne coûtait rien, que je lui casse la gueule ?

***Belle-famille, n.f. Faux-ami !! Syn. : casse-couille/empêcheurs de tourner en rond…***
Attention : ceci est un faux-ami. Si la belle-famille tu l’appréciais avant la naissance de ton enfant, elle se transforme post-accouchement tel un mogwai qu’on aurait mouillé après minuit… Au mieux tu n’existes plus, au pire tout ce que tu fais avec SON petit-fils ou SA petite-fille, c’est de la merde.

Bon j’arrête là, je voudrais pas jouer les rabat-joie pour celles qui n’ont pas encore d’enfants faites-vous ligaturer les trompes. Et pour celles pour qui c’est trop tard qui en ont, je vous laisse enrichir cette liste loin d’être exhaustive…

Le Gros Norbert, le dictionnaire des synonymes de celles qui ont un enfant

6 réflexions sur « Le dictionnaire des synonymes Le Gros Norbert »

  1. 😃
    Je serais curieuse de connaître les définitions du Gros Norbert pour les mots « Lire », « Prendre une douche » et « Téléphoner » parce que pour moi elles ont bien changé !!!

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  2. Oh oui c’est clair « téléphoner » déjà que ta vie sociale se réduit comme peau de chagrin à l’arrivée du précieux, mais en plus le peut de fois que tu as l’occasion de composer un numéro pour parler à quelqu’un ou juste répondre ça deviens mission impossible !
    C’est (va savoir pourquoi d’ailleurs, c’est comme quand tu vas aux toilettes j’y reviens après) le moment que ton/ou tes mouflet(s) choisis pour se mettre à pleurer, brailler à tue tête, faire la misère à son frère/ou sa soeur, démonter le salon, faire trempette dans les toilettes, manger les croquettes du chat/chien et j’en passe. Ca devient le moment ou tu te dois de raccrocher tellement tu gueule pour que le « calme » revienne. Bref un grand moment de bonheur et de félicitée.

    Donc les toilettes, là aussi on te dit pas que le jour ou tu dépoteras ton gluant les toilettes ne seront pour toi plus jamais comme avant.
    Déjà faut trouver le temps pour y aller ben oui toi t’as pas de tuyau pour expédier la chose tout en faisant autre chose, et puis une fois que tu y es sois ton chérubin se pointe en ouvrant grand la porte pour te demander la choses la plus importante du monde…( rhabiller sa barbie, mettre le nez à monsieur patate, venir l’aider à trouver un truc super important qu’il ne sait plus comment ça s’appelle et là aussi j’en passe).
    Ou alors il t’ouvre cette dite porte parce que tu avais disparu de son champs de vision donc dramatique pour lui !, ou alors il ouvre cette maudite porte juste parce qu’elle est fermée.
    Bref tu en viens à aller faire ta petite et grosse commission en public la porte ouverte ton égaux en prends un coup et quand tes enfants auront quitté la maison tu te rendras compte que ça fais 25 ans que tu fais tes besoins la porte ouverte et que maintenant seule tu ne sais plus fermer cette maudite porte !

    AHhhhhhh les joies d’être mère :)

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