Mon changement de vie : le bilan, 1 an après

Un an. Un an que nous avons concrétisé l’Ours et moi l’envie – pour ne pas dire le besoin – de poser nos valises dans une autre ville.
Un an que je ne bosse plus comme salariée.
Un an que j’ai (re)découvert ma fille.

Mais alors, ce changement, ça donne quoi ? Regret ? Contente ?

Côté ville. Regrets : aucun. La grande ville, courir après le temps, avoir un boss à qui on donne tout et une chargée de prod incompétente au-dessus de moi à me chercher des noises, les presque 700 euros de nounous tous les mois, la pollution, le loyer exorbitant à 800 euros, la mentalité des petits bourgeois bordelais, le m’as-tu-vu, tout ça, ça ne me manque pas. J’y gagne au change : le lac et la plage à 5 minutes, les gens qui nous parlent – et ne fuient pas quand on dit « bonjour ». J’adore ma ville, même si elle n’a pas de Sephora, de Sushi Shop ou de Amorino (là, tu le sais pas, mais je suis prise de sanglot entrecoupés de spasmes). Même si des fois je me fais chier comme un rat mort abandonné dans les tréfonds d’un désert dont on ne revient jamais. Et que l’activité de la ville s’approche de l’encéphalogramme d’une blonde devant un ouvrage de Spinoza.
Quant à mon appart, ben disons qu’il est moins bien que la maisons où on était avant. Moins cher certes, mais pas de jardin, un bord de route, 25 m2 de moins… On sait que c’est un lieu de transition… mais y’a des fois, comme envie d’habiter ailleurs… Et puis les chiens des voisins qui aboient, ma proprio et son fils adorables… mais pas quand j’ai pas envie de papoter ou de voir personne. (Oui, je suis asociale et alors ?) Envie d’un cocon, d’un chez-nous planqué au fond d’une forêt.

Côté relations sociales. Of course, les amies de Bordeaux me manquent, cruellement, horriblement. Nos bouffes, nos fous rires, nos larmes, nos confidences, leurs bras, leur attention, leurs bobos et leurs bonheurs, tout ça, ben ça me manque. J’ai comme l’impression d’avoir bouffé des choux de Bruxelles avariés après du chocolat si tu vois ce que je veux dire. Comme un arrière-goût un peu dégueu qui me reste dans la bouche. Heureusement, en un an, je me suis fait quelques amies : une fille avec qui j’avais gardé contact s’est installée dans le coin, des copines de classes retrouvées sur Facebook, des mamans rencontrées à la crèche et avec qui on commence à s’échanger les numéros. Et puis, des amies « virtuelles » mais qui ont une importance réelle dans ma vie. Blogueuses ou pas, on se raconte nos malheurs, on se soutient, se conseille, s’épaule, on échange, on rigole. Ces filles-là sont en or. Je les aime. Et puis il y a les filles de la sophro, de la gym. Et bientôt de la Zumba et du yoga. Bref, je bouge mon cul. Bientôt jusqu’à Bordeaux j’espère.

Côté famille. J’ai fais le vide de mes angoisses, stress, des conflits… ou presque. Tout a changé parce que j’ai changé. Désormais, cela se passe mieux avec mes BP. Je me sens plus proche de mon père… Plus éloignée de ma mère, pour mon bien. Et très proche de ma soeur qui elle aussi est en pleine mutation. Ceci dit, on est heureux d’avoir tout de même 30 à 45 minutes entre eux, et nous !

Côté couple. Cela aurait pu nous être fatal ce changement de vie. Moi à la maison, lui au boulot… Les rôles ont changé. Et ont du mal à être bien redéfinis. Prises de tête, stress, angoisse de l’avenir, problème d’argent n’ont pas joué en notre faveur. Et avec la création de mon auto-entreprise, tout cela aurait pu finir en pugilat, avec deux perdants au final. Mais comme on s’aime et que clairement la chieuse que je suis ne peux pas vivre sans son Ours mal léché, on a su passer tout ça. Je ne sais pas comment, mais on y est parvenu. Ce qui s’est passé aussi c’est qu’on est arrivé après avoir passé 18 mois comme parents dans notre ancienne vie. On a continué, pris le train en route. Sauf qu’on voyait pas qu’au bout, y’avait un putain de mur qui allait nous arriver dans la gueule. Et que nous on continuait à vivre comme ça, pauvres insouciants qu’on était. Aujourd’hui, les choses sont mises à plat. Même si on continue à se prendre la tête parfois. Cela passe, parce qu’on sait la force de notre amour. Même si on a encore du taf hein.

Côté perso. J’en ai chié comme jamais cette année. Enfin, j’ai eu envie de mourir et de tout laisser tomber au moins autant qu’une gamine de 15 ans qui vient de se faire plaquer par son jules. Cela a été dur. La solitude, la détresse, la tristesse, la peur au ventre, les angoisses, les souvenirs qui refont surface, la douleur. La mort de mon grand-père, les déceptions personnelles et familiales… J’ai mis à profit le temps que j’avais pour prendre soin de moi : sophro, thérapie, sport. J’ai la chance d’avoir trouvé les bonnes personnes sur mon chemin, pour ça, je suis vernie. Et ce n’est que le début. Je sors doucement de l’obscurité. Je ne suis pas encore dans la lumière, mais j’y vois déjà plus clair. Je me sens mieux, plus en paix avec moi, plus forte. J’ai envie de bouffer la vie : écrire beaucoup, bouger, vivre, profiter ! Et aimer, aimer comme jamais ma fille, mon Ours, les gens qui me tendent la main. Je crois que je commence doucement à m’aimer, et rien que ça, ça valait le coup d’en chier, de tout laisser derrière, de faire tabula rasa. Et de se lancer éperdument dans le vide.

Mon prochain objectif : arrêter de me perdre pour trouver ma vérité. Et laisser une marque indélébile sur ma peau de ce renouveau, de cette renaissance.

L’endroit que j’aime le plus au monde pour me ressourcer… à 5 minutes de chez moi

30 réflexions sur « Mon changement de vie : le bilan, 1 an après »

  1. Tu as de la chance je t’envie … Bientôt deux ans qu’on est parti et je ne m’en remets toujours pas.
    Je t’envie,
    Je suis encore au stade de ton dernier paragraphe. Et j’envisage sérieusement de rentrer chez moi dans un an car je n’en peux plus d’être seule en permanence;
    Donc je suis heureuse pour toi que tu aies réussi à trouver un équilibre dans cette nouveauté !

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    1. Cela me rend triste de te lire… Comme j’aimerais t’aider ! As-tu essayé de te refaire un réseau d’amies ? Des activités pour toi toute seule ? Retourne-tu dans ta région de temps à autres pour garder contact ? Je sais que ce n’est pas facile et puis moi, c’est différent, je suis partie pour retrouver un peu ma région. Je te souhaite du courage, mais je reste persuadée que tout peut changer. Des gros bisous !

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  2. Alors bienvenu chez toi avec la nouvelle toi (en progrès perpétuel) 1 an après ! !

    Moi je t’avoue que depuis avant hier j’ai une boule au ventre parce qu’une fois de plus je suis quelque peut déçue par mes amis.
    A défaut de ne quasi plus avoir de nouvelles d’eux ces derniers temps, a défaut de ne quasi voir ma copine C qui passait de temps en temps boire le café, ben oui un poil chargée avec le boulot/les mouflets pas trop le temps d’envoyer des textos en semaine (infirmière libérale elle dispose de 2 à 3 jours de libre par semaine …) et si je n’en envois pas je n’en reçois pas non plus …
    Mais le coup de poignard a été avant hier j’ai appris par hasard qu’ils s’organisent une semaine de vacances entre eux en avec enfants pour ceux qui en ont dans une grande maison et pas un mail/messages/textos/pigeon voyageur pour proposer si ça nous dis de venir nous joindre à eux et partager cette location version « les petits mouchoirs » comme ils disent…
    J’hésite entre pleurer et jouer l’indifférence, entre encore RE…….prendre contact/nouvelles ou continuer comme ça, comme si de rien n’étais
    Bref suis larguée et ça me pèse autant d’indifférence … :s

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    1. Les amis sont là pour tout entendre non ? POurquoi ne pas leur dire ta peine ? Qu’ils te manquent ? L’indifférence, non. S’ils comptent pour toi, dis-leur ;) Mais je sais que l’amitié n’est pas toujours simple… Dis-leur, parle-leur ou ouvre les yeux sur d’autres amitiés qui peuvent naître mais que tu ne vois pas encore ;) Courage ma belle <3

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  3. Je suis ravie de lire ton témoignage plutôt positif car j ai aussi changé de vie: en congés parental et nouveaux paysages puisqu on a déménagé sur l île de la réunion. C est une longue mue ces changements car on doit tout reprendre de zéro, après plusieurs coups de déprime, j apprecie!

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    1. Un tel déménagement est un véritable chamboulement qui peut être traumatisant ! Mais parfois, c’est l’occasion de partir à la rencontre de soi, d’un nouveau soi ;) Mais oui, l’abattement, la déprime, sont le passage un peu obligé pour se relever plus fort. Courage ! Je t’envoie des bisous sur ta belle île :)

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      1. Je pense que les Belges doivent avoir les intestins tapissés de feuilles de choux de Bruxelles, parce que ça me fait pas péter.

        Un jour je t’en ferais, et tu m’en diras des nouvelles. :D

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  4. Ca me donne de l’espoir que ton bilan soit somme toute positif, même s’il ne me reste qu’un peu plus de deux mois avant que ça fasse un an depuis mon changement de vie à moi, et que je n’ai pas pour le moment de bilan aussi chouette que le tien…

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    1. Petits Diables, merci pour ton mot. Ne désespère pas. Tu n’es pas moi et vice versa : chacun son rythme tu sais. Et puis moi, j’ai qu’une Zouzou et beaucoup de temps au final pour m’occuper de tout ça. Courage, courage !

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  5. Super article dans lequel je me suis pas mal reconnue ;)
    On a choisi de changer de région il y a presque un an, un ras le bol général de la course quotidienne et de ne pas profiter de nos filles. J’ai quitté mon travail, Mr a déménagé son entreprise. Bye bye la famille et les amis… Et je dois dire que même si ce n’est pas tous les jours facile (je crois avoir frôlée la dépression), je ne regrette pas. Je n’oublie pas que c’est un vrai choix et qu’il faut se donner les moyens pour que ça fonctionne.
    Je te souhaite une bonne continuation ;)

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  6. J’ai beaucoup aimé ton article, et je me suis pas mal retrouvée dedans… Changement +6mois de mon côté, j’ai aussi quitté la ville, et même si tout n’est pas rose je ne regrette pas!
    Je suis ravie de découvrir ton blog ;)

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  7. Enchantée de découvrir ton blog! Contente que tu sois heureuse dans ta nouvelle vi(ll)e!
    Je m’apprête aussi à quitter enfin Paris pour.. Bordeaux.. avec mes doudous de12 et 15 ans.. J’ai bien lu ton post sur coup de collier à donner- le but étant de rester vivante durant et surtout après l’opération.. J’aimerais ton avis sur Bordeaux, ses alentours, ses quartiers, ses écoles.. (je ne connais que le Centre et les Chartrons..) pour une maman d’ados qui bosse.. Merci!

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    1. Difficile de dire des choses positives, puisque j’ai délibérément quitté cette grande ville. Le plus : le tram, les événements culturels, les alentours… Même si la ville paraît à visage humain, elle est moins bougeante que Paris. La plage est à 45 minutes max et le Pays basque à deux heures ;) et franchement, je me suis fait peu ou pas d’amis bordelais…

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    2. Bonjour Viviane, alors moi c’est l’inverse : je quitte Lille SNIF ! pour Chartres… Quelle ville ? Quelles écoles ? Des conseils ? STP… Bises Merci d’avance

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  8. Merci pour ta réponse!! Je suis originaire de Montréal et je ne pense qu’à quitter de cette ville si tentaculaire et fascinante à la fois.. C’était drôle au début mais je rigole moins aujourd’hui..
    Je suis aussi amoureuse du pays basque :) mais je me suis dit que pour les études de mes doudous ce serait mieux à Bordeaux pour le boulot après… Si ça ne tenait qu’à moi, c’est bien dans le sud-ouest que j’irais.. A Bordeaux, elle sera tout de même plus accessible que d’ici.. C’est vrai que les bordelais ont bien mauvaise presse mais si j’avais écouté tout ce qu’on m’a dit de Paris et des parisiens, je n’aurais jamais bougé et je l’aurais regretté quelque part.. Profite bien de ta nouvelle vie près de la mer; je vais essayer d’en faire autant ;)

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    1. Montréal ! Waouhhh ! Pas trop le mal du pays ?? Je te souhaite une belle aventure pour ta nouvelle vie avec tes enfants :) tu le raconteras ;) ce qui est sûr c’est qu’on y mange très bien :)

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  9. Mercimerci!! C’était il y a 20 ans (déjà!)..Je suis arrivée à Paris -à l’arrache pour suivre mon français qui est devenu le père de mes enfants, déménagé à l’arrache pour divorcer..
    Cette fois, je compte bien faire ça..plus confortablement.. Envoie-moi tes bonnes ondes;)

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