31 ans, pacsée, un enfant… et demi et un travail d’indépendante

Voilà, aujourd’hui j’ai 31 ans.
Quelques rides, un ou deux cheveux blancs se sont invités depuis l’année dernière.
Quelques kilos aussi. Mais c’est pour la bonne cause.

Bon, alors, j’en suis où dans ma vie à moi hein ?
Non pas que je ressente le besoin de faire le bilan… Peut-être pour la première fois de ma vie.
Pour la première fois de ma vie, je sais où je vais (enfin du moins où je ne vais pas) et surtout, surtout, je sais désormais qui je suis.

Un fossé sans fond semble séparer la personne que j’étais il y a un an de celle d’aujourd’hui.
Et j’en suis plus qu’heureuse.
C’était inespéré. Vraiment.
Il y a un an, j’arrivais depuis peu dans une nouvelle ville. J’étais perdue, pommée. Seule. Mal. Tout mon passé m’avait rattrapé. J’étais clairement au fond du trou. Comme jamais.

Je crois qu’aujourd’hui je suis celle que j’étais au fond de moi depuis trop longtemps.
Heureuse. Épicurienne. Optimiste. Zen.
Moi.
Tout simplement moi.
Loin des schémas familiaux, de quelconque contrainte sociale.
Des « je dois » ou des « il faut ».
Des « tu crois ? » ou des « que vont-ils penser de moi ».

Je suis.
Je suis bordélique, pas toujours fiable.
Cela semble un défaut mais c’est exutoire pour moi.
Ne pas être celle que l’on attend que je sois, parfaite, toujours là.

Je fais désormais à manger. Du manger qui prend du temps et demande de l’amour.
Et je le fais avec un plaisir non dissimulé et de plus en plus grand.
La nourriture du corps et de l’esprit.
Mais aussi du cœur.
J’en étais juste incapable avant.

Je suis maman. Et il semblerait que je ne sois pas trop trop pourrie.
J’ai des ratés, j’ai des réussites aussi (même si elles sont moins facile à trouver…).
Le chemin est long.
Mais celui que j’ai parcouru semble plus long encore.

Je ne demande plus tout à mon Ours.
De me donner tout l’amour, de tout comprendre.
Juste d’être à mes côtés, s’il peut.
Qu’il soit heureux de l’être et que cela le rende heureux.
Qu’il soit compris, écouté. Pour de vrai, pas à moitié.

Je suis indépendante (je parle de statut de travailleur indépendant).
J’ai créé mon auto-entreprise.
Après des débuts plus que difficiles, alors que je pensais tout arrêter, la chance m’a souri.
Mais un sourire dont tu te souviens toute ta vie.
Grâce à des amies, à un petit réseau, j’arriverais presque à gagner ma vie.
Mais je me dis grâce aussi à moi : je sais ce que je vaux professionnellement.
Je suis fiable, à 10 000 %, réactive. Créative.
J’espère encore pouvoir entreprendre et bosser, encore et encore. Même si en ce moment je rêve de siestes bien longues. Et que gérer un congé mat va être folklorique.
On improvisera des solutions. Forcément.

Je crois avoir trouvé la paix. (Je crois.)
Finies les grosses colères, les émotions qui me submergent totalement et dictent ma vie.
Qui me terrassent.
Qui me transforment en pantin.
Finie la dépendance affective.
Fini la culpabilité.
J’ai appris à dire non, pour ma liberté, pour mon bien-être.
A dire de moi.
A ne pas supporter l’insupportable.
A libérer ma parole.
A arrêter d’être un déversoir à (mauvaises) émotions pour les autres.
Je suis devenue un peu égoïste, juste ce qu’il faut pour être bien avec moi-même.
Juste qu’il faut pour être bien avec les autres.

J’ai appris aussi à davantage aller vers les autres, à ne pas rester dans mon coin.
A me trouver digne d’être une amie pour eux.
Juste à ne pas avoir honte de ce que j’étais.
M’accepter comme je suis, avec mes (tonnes) de défauts, et mes innombrables qualités (ben ouais, merde, et même pas je rougis et na !).

Bon, j’ai beaucoup de choses à mettre en œuvre encore.
Appeler plus les amies laissées sur mon chemin,  dans mon ancienne vie, être plus là pour elles.
Bon même si cela semble pas vraiment compatible avec l’arrivée d’un deuxième enfant.
On improvisera des solutions hein.
Trouver un équilibre plus juste avec ma famille.
Mais ça viendra.
Et puis apprendre à connaître ce petit être que je porte.
Amoureusement.
Étrangement.
Apprendre à être sa maman, à le nourrir.
L’aimer.
Le découvrir.
Une sacrée aventure qui m’attend.
Mais pour laquelle je ne serais pas seule.
Mon Ours est là, impatient.
Et sa grande sœur se prépare, l’attend.

Mais surtout, surtout, continuer à être heureuse, à profiter de ces bonheurs si simples.
La nature.
Le soleil.
La pluie.
L’amour de ma fille.
De mon Ours.
Des nourritures du corps.
Mais aussi de l’esprit (hum, cela fait juste 8 mois que je suis sur le même bouquin…).
M’inventer encore mille et un projets de vie.
Parce que dans la vie, il suffit de le vouloir.
Il suffit de décider d’être heureux.

Vivre le bonheur.
Tout simplement.
Et pleinement.


Prendre la vie comme un bon gros gâteau au chocolat. Voilà qui me va :)

28 réflexions sur « 31 ans, pacsée, un enfant… et demi et un travail d’indépendante »

  1. Il me plait bien ce gâteau au chocolat !!! Miam !
    Ton billet aussi d’ailleurs. C’est formidable d’en être là, surtout si tu te sentais aussi mal y’a 1 an.
    Moi, je dois être au milieu de ce chemin et après la naissance de mon 2e enfant, qui me fait encore changer un peu de point de vue sur l’organisation de ma vie et mes priorités, c’est la reprise prochaine du boulot qui achèvera de me faire réfléchir je crois.
    En tous cas belle continuation :-)
    (c’est quoi le bouquin que tu lis ?)

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    1. Que de changement dans une vie que les maternités et la venue d’un enfant… Je ne sais pas comment je vivrai tout ça, j’espère mieux que la première fois. Et comme tu dis, ces changements qui se jouent, on les ressent beaucoup a la reprise du travail. Courage en tout cas ! (Je lis le dernier Pancol, rien d’extraordinaire)

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  2. C’est marrant, moi je pourrais écrire presque la même chose : « 30 ans, pacsée, un enfant et demi et un travail d’indépendante ! »

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  3. Bonsoir, quelle émotion j’ai en te lisant, j’ai eu l’impression de me voir sauf que j’en suis pas arrivée là en fait.
    J’ai un petit bout de 10 mois, je me suis séparée du papa il y a 4 mois.
    Aujourd’hui, je viens de prendre conscience que j’étais au fond du trou. Tout le monde me disait qu’il était étonnée de voir à quel point je réagissais bien et ma meilleure amie m’a dit fais attention à toi, un jour tu vas péter un câble, tu risque de ne pas comprendre mais tu toucheras le fond et tu remontras…
    Je ne pensais pas que je tomberais vraiment, mais oui aujourd’hui c’est le cas. alors oui je suis au fond mais oui je remonterai comme j’ai tjs fait. Je ne pensais pas que je prendrais un coup dans la gueule aussi grand!
    Moi aussi je suis bordélique, mais organisée sur certaines choses, je ne faisais pas à manger mais je rêve de le faire pour quelqu’un que j’aime et qui m’aimeras en retour.
    Je rêve aussi de créer quelque chose à moi, j’ai un projet, mais je ne suis pas encore sûre de moi, je pense que ça viendra…
    J’ai 30 ans, quelques kilos en moins pour le coup (suite à la séparation) mais j’espère que mon bilan sera comme le tien, après tout peut-être que dans un an je ferai le même bilan que toi lol
    En tous cas merci, il me donne le courage d’avancer!
    Très joli article ;)

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    1. Merci pour ton commentaire : il justifie l’existence de mon blog et de mes billets un peu introspectifs. Comme il me touche ton commentaire. Je sens ta fragilité mais aussi ton immense force de caractère. Je te souhaite de rebondir aussi haut que tu le veux. En tout cas cela me semble en très bonne voie. Des bisous !

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