Lettre à ces gynécos

La grogne monte chez les femmes. Doucement. Trop doucement ?
Les gynécons qui ne disent pas leur nom commencent à être à visage découvert.
Alors oui il y a des gynécos super top. (Les sages-femmes c’est bien aussi, pour la grossesse mais aussi ton suivi annuel : frottis, contraception…) Pour le reste, il y a les gynéconnards.
J’ai découvert avec effroi le hashtag #PayeTonUterus et le récit désolant de femmes subissant les remarques et les gestes déplacés de certaines personnes du corps médical comme les gynécos, mais aussi les pharmaciens et autres personnes plus sympas les unes que les autres qui s’octroient le droit de juger ce que tu fais de ton utérus.

Oui toi, la gynéco qui me fout à poil et fait toute la consultation en faisant bien attention de me parler comme à une gamine de douze ans, me laissant me rhabiller à la fin de la consultation.
Ou toi, gynéco qui me fait un frottis comme un bourrin et me demande de ne pas me plaindre parce que tu as mal parce que bon « vous êtes chochottes, c’est rien ». Ok tu es peut-être spécialisée dans l’infertilité mais sans doute pas en diplomatie.
Et puis il y a eu toi, connard de gynéco qui fourre ta main dans mon vagin en disant avec tact à la très jeune femme que j’étais « boh de toute manière lui il va sauter hein » alors que je pleurais, à la veille de mon IVG.
Il y a eu toi, avec ton tact, à qui j’avais parlé de mon IVG mal vécu. Et qui me dit quand je lui demande quelle alternative il y a à la pilule que je supporte vraiment mal : « Ah ben c’est la pilule ou alors vous préférez un IVG ? » En me précisant qu’une de ses patientes a fait un AVC sous pilule.
A toi aussi qui m’a traitée comme un morceau de viande. Pas de mots, des gestes abruptes. Et en prime une surinfection.
A toi, la supergynécosuperspecialiste qui me dit « oh ben c’est pas très grave si votre petite née avant 37 semaines hein » à la primipare angoissée que j’étais. Et qui après la naissance me dit « ah ben le ventre il va falloir maigrir encore plus pour le perdre là ».

Et tant d’autres comportements anormaux face auxquels je n’ai pas osé, par le passé, réagir.
Par peur.
Ouais la peur de toi, là, qui a touché à mon intimité, à qui j’ai dû confier ma féminité.
Toi qui en a abusé avec ton bac+12.
Toi le sachant qui en plus est content d’exercer ton travail fièrement.

Tu sais où tu peux te le mettre ton spéculum froid et même pas lubrifié ?

Heureusement j’ai croisé le chemin d’une sage-femme féministe et très informée. Et celui un jour il y a longtemps d’une gynéco humaine qui ne considère pas uniquement ton entre-jambe mais aussi la personne qui en est la propriétaire et qui te demande aussi si t’as des questions côté sexualité, ou juste ce que tu fais de ta vie. Ou encore elle qui ne te déshabille pas complètement pour t’ausculter par respect de ta pudeur.

Vous aussi vous pouvez dénoncer ces maltraitances sur Twitter via le hastag #PayeTonUterus. Plus on en parle, plus les femmes oseront dire non et ne plus se laisser faire.
Et pour la compilation de ces tweets par l’instigatrice du hashtag, c’est ici.

C’est bizarre mais j’aurais plutôt pensé à un hashtag #PayeTonConnarddeGyneco . Quoi je suis un tantinet énervée ? ;)

5 réflexions sur « Lettre à ces gynécos »

  1. #Payetongynéco qui te parle d’IVG quand toi toute contente tu lui annonces que tu es enceinte et qui te réponds « Ah mais à votre âge généralement vous les gardez pas »
    (c’est pas comme si derrière y avait 2 ans d’essai bébé et en + un début de parcours de PMA avec bébé qui a pointé le bout de son nez dans mon bidon 15jours avant de commencer les traitements)
    Merci pour cet article =)
    J’aime beaucoup ton blog et tu files dans ma blogroll

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  2. pour ma 1ere grossesse il y a 5 ans je n’avais pas de gynéco dans ma ville j’allais tous les ans dans mon ancienne ville (pas du tout à coté), mais pour la grossesse ce n’était pas possible, ma généraliste m’a suivi puis l’hôpital durant la grossesse, ensuite j’ai encore cherché un gynéco (dur dur bp ne prennent pas de nouvelles patientes) j’ai eu un RDV à la clinique.
    Je suis tjs très tendu chez le gynéco la ce « gentil » mr m’a dit et bien j’espère que vous ne faites pas ça avec votre mari et quand javais répondu que nous n’avions pas encore eu de rapport sexuels (mon bébé devait avoir 3 mois et javais eu mal à mes points de suture assez longtemps) il n’en revenait pas …
    ah et mon ancienne gynéco quand je lui avait dit que j’arrêtais la pilule elle m’a dit que j’aurais mieux fait de perdre 15kg d’abord en me conseillant le régime dukan …

    depuis je suis suivie par ma généraliste, pour ma 2nde grossesse à l’hôpital je suis tombée sur une gynéco adorable douce et attentive (qui s’était même excusé d’avoir 5min de retard l’hallu)
    bref c’est déjà difficile de se mettre à nue au sens propre comme au figuré alors profiter de ce moment de fragilité pour nous accabler c’est minable

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      1. merci (k) malheureusement on se sent parfois tellement abasourdie que l’on ose pas répondre on se sent vulnérable.
        D’ailleurs l’autre fois on a vu une psy pour mon fils parait qu’elle a tapé dans ses mains pour me faire taire je n’ai même pas réagi et j’ai même pas fait gaffe c’est mon mari qui m’a raconté furax en sortant

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