Sur le tapis roulant

6tag_170216-160020
Vous aussi ça vous le fait ? Cette impression d’être sur un tapis roulant ?
Chaque semaine, j’accumule une fatigue incroyable. Entre le boulot en journée, celui du soir, les enfants, les repas, la maison, le couple, je suis complètement sous l’eau.
24h ne suffit pas dans une journée.
Même les nuits passent trop vite !!

Je pense toujours avec soulagement au week-end durant lequel je projette de me reposer. Où j’essaie de ne pas bosser.
Et finalement, chaque lundi c’est le même constat : je suis encore plus crevée que le vendredi. Et non, les petites bulles de champagne ou une quelconque soirée un peu alcoolisée n’en sont pas la cause. Non. (De toute manière je suis trop crevée pour avoir le courage de sortir.) (Je vous ai dit que ma vie était déprimante ?)
Et le vendredi, je sors la même phrase affligeante : « Keuwaaaaa ??? C’est deijà vendreaaaaï ????!! »
Je ne vois pas passer les journées, les soirées, les nuits, ni même les semaines. Les mois sont comme des semaines, les années comme des mois. Ecole, boulot, devoirs, lessives, linge à plier, courses, repas à inventer (non mais j’en peux plus de faire les menus comme à la cantoche), sorties avec les enfants… J’ai à peu près 10 000 milliards de choses à faire. Au moins. (Quoi j’exagère ?)
Dans quelques jours, nous sommes en avril.

Il y a 8 ans je signais mon premier CDI. 8 ans. Bordel.
Cela va faire 5 ans que nous avons quittés Bordeaux.
4 ans que mon papi est parti.

16 ans de couple.

Pif paf pouf, demain j’aurais 40 ans, puis 50 et 60.
Oui, je sais, ce que je viens de dire est un tout petit peu déprimant.
Pourtant c’est la réalité.
Quand tu retrouves des amis du lycée sur Facebook et que tu te dis que ça fait 17 ans que tu ne t’es pas vu – et que 17 ans, c’est aussi l’âge que tu avais quand tu les as vu pour la dernière fois – tu te dis que bon, JE VAIS CREVER DEMAIN.

Bon, ça encore, ça ne serait pas trop grave si ma vie était pleine de plein de choses que j’aime faire.
Je ne dis pas que je n’aime pas mes enfants.
Mais ce n’est pas mon unique raison de vivre.
Non. Mon dieu non.
Je les aime tellement que je n’ai pas enviequ’ils soient mon unique source de bonheur – brr la pression qu’ils auraient.
J’ai juste envie de lire plein de bouquins que j’ai sur ma liste d’envie Amazon (quelle invention de merde sans déconner, j’ai une liste de 150 livres, sans compter ceux de ma bibliothèque, ceux que l’on me prête, ceux que j’ai sur ma table de nuit…).
J’ai une to-do liste de couture aussi longue que la distance de la Terre à la lune. Au moins.
J’ai envie de dessiner. Bien ou mal, j’en sais rien, j’ai besoin de dessiner.
Et dans tout ça, écrire.
Travailler.
Ecrire un livre.
Un livre.
Que personne ne lira ou laissera sur sa table de nuit par manque de temps, comme moi (la quadrature du cercle, toussa).
Est-ce que la vie moderne nous fait perdre un temps incommensurable sur les Internets ? Que le digital dévitalise notre petite vie ou en accélère le cour, alors même où j’écris ces lignes épuisées de fatigue ? Ou alors je suis juste la plus nulle des plus nulles en organisation. (J’opte pour cette raison.)

Et les trilliards de photos sur le disque dur, à trier et imprimer on en parle ?
Et ma couleur au henné que je ne fais que tous les 7 mois tellement je ne trouve pas le temps de le préparer ?

Bref, à part prendre de la drogue et arrêter de dormir, je vois mal comment réussir à faire tout cela dans ma petite existence qui risque d’être bien écourtée par mon manque de sommeil. Et mon stress de ce quotidien sans fin.

Tout ça pour dire que demain c’est mardi.
La semaine recommence.
Et rien que d’y penser, je suis déjà fatiguée.

11 réflexions sur « Sur le tapis roulant »

  1. Ce matin, je ne peux que faire le même constat…. Il est 7h35, je suis déjà épuisée et j’ai des tas de choses à faire :/

    J’aime

  2. oooh mon Dieu tu as plus d’un enfants, un boulot, un mari et tu as ENORMEMENT de courage, je n’ai ni taf, qu’un ptit bout de chou (une pile électrique qui n’as pas le bouton off, et je fais tout ou presque (genre 95 % des choses dans les mauvais jours et 80% les bon avec mon conjoint dépressif), pourtant j’ai moins de trucs à faire que toi et me sens souvent mal, fatigué (non tout le temps) stresser, nerveuse, un noeud au ventre, un raz le bol , envie de pleurée…;

    Le courage que vous avez d’accumuler taf, enfant, mari, et tout les autres trucs.

    Respect, je vous respect de la grandeur et du courage que vous avez :)

    J’aime

  3. Si tu savais comme je plussoie … Je me sens tellement HS, puis il y a eu les grippes des enfants, les déplacements de mon homme, que je n’ai pas réalisé que l’anniversaire de mon homme était aujourd’hui … et que je n’ai pas de cadeau …

    J’aime

    1. J’ai bien cru comprendre que c’était rude en ce moment. Tu sembles courir comme tout le monde… Peut-être cela se calme quand les enfants sont plus grands ? Et en plus ton homme est souvent absent… Je t’envoie une pluie de <3 parce que je sais que malgré tout tu es une super maman. Vraiment. <3

      J’aime

  4. Et malgré tout le temps qui file, le boulot qui ne marche pas toujours comme on le voudrait, les enfants sur lesquels on a l’impression de trop crier, toutes ces situations que l’on pense si mal gérer… malgré tout ça, dans 10, 15 ou 60 ans (là oui, le gros de nos vie sera passé, mais pas avant hein !) on repensera à cette époque avec nostalgie, et avec une vraie tendresse.
    Et peut-être même qu’on se découvrira de l’indulgence envers nous même. Voire une certaine admiration pour tout ce que nous avons gérer en même temps, sans nous noyer, et sans nous oublier complètement.

    J’aime

    1. Mais tu as tellement raison Annabelle, ces passages difficiles seront pourtant émouvants quand on y repensera. Les premiers temps, à la naissance de mon garçon, ça a été très violent et rude et j’étais vraiment au fond du trou, seule. Et pourtant, je repense à ces moments avec beaucoup de nostalgie et d’émotions, parce que j’ai réussi à sortir du tunnel bien noir et à avancer. Rien ne se fait sans peine si on veut évoluer je pense. Alors sans doute, quand les temps seront moins agités, on regardera tout cela dans le rétroviseur et on se dira qu’on a bien assuré et qu’aujourd’hui notre vie est bien (trop)calme… Des <3

      J’aime

  5. Alors là ton post me parle très bien écrit ! Cest
    Parlant et assez vrai sur le quotidien avec deux enfants, ca le reflète bien, et ce qu’on peut éprouver sans etre déprimant non je ne trouve pas. Je conjugue enfants rapprochés et reprise d’études (je suis un peu folle je me dis tous les joirs) plus quelques « crises d’angoisse » car je me
    Sens débordée et je fais tout chez moi donc ton article me parle. Je me dis que j’ai pas
    Choisi la facilité quand même et que le
    Fait d’avoir des enfants me
    Donne aussi envie de faire plein de choses mais pas le temps alors je remets beaucoup au lendemain. Et les nuits trop courtes… Levée 6h30 ce matin lol
    Bon courage à toi ! On a des similitudes: 10 ans que j’ai signé mon premier Cdi, mon grand père que j’adorais est décédé il y a 4 ans et j’adore lire. Bonne journée ! Mais j’ai eu la folle idée de bosser avec les enfants :)

    J’aime

    1. Merci merci pour ton message <3 si j'en crois ce que tu dis, tu dois être comme moi un peu idéaliste :) je trouve ça beau d'essayer d'atteindre ses rêves. Ce sont des années à passer un peu (beaucoup ?) raides que l'on regardera avec tendresse. C'est ce qu'il faut se dire !!! Merci de me suivre depuis longtemps :)

      J’aime

Laisser un commentaire