Lettre à une jeune maman

Toi jeune maman, j’ai envie de te prendre dans les bras.
De te faire un câlin.
Que de tendresse j’ai à ton égard.
Je sais dans le secret de la maternité ce par quoi tu es passée.
Cette force et cette fragilité.
Indécelables.
Pourtant si profondes.
Si antagonistes.
Si complémentaires.

Une naissance.
Magique.
Un deuil.
Celui de sa vie passée.
Une explosion.
Ou un doux torrent.
Un chamboulement.
Un changement, sûrement.
En silence.

Un nouveau livre s’ouvre : celui de ta vie de maman.
Personne ne l’écrira à ta place.
Chaque minute qui s’égraine construit la maman que tu es.
Tu gagneras en confiance si tu en manques.
Tu gagneras en assurance si tu en as déjà.
Chaque ligne s’écrit, dans un tremblement,
Un doute,
Une main incertaine qui laisse des mots parfois raturés.
Une ébauche.
Si jolie.
Si touchante.

Toi jeune maman, j’ai envie d’être ton épaule.
Entoure-toi de personnes bienveillantes, aimantes.
Qui ne te donnent pas de conseils sans que tu en demandes.
Qui sont juste là.
Pour te rassurer.
Pour te dire que tu fais bien.
Sans te juger.
Qui savent laisser la place à la maman que tu es.
Qui doute peut-être.
Dont les gestes sont peu assurés.
Seulement de l’extérieur.
Laisser la place à ton nouveau toi.
Ton nouveau rôle nouvellement né.
A tes choix.

Toi jeune maman, garde espoir.
Des moments merveilleux, il y en aura.
Des moments moins faciles, sans doute.
Les nuits, les journées, les pleurs, les cris,
Entrecoupés de magie.
Garde espoir.
Car même ces instants que l’on aimerait passer à vitesse grand V
Seront gravés à jamais.
Et tu aimeras y replonger
Quand ton bébé sera bambin
Avec nostalgie.

Toi jeune maman, je voudrais te dire de ne jamais oublier que toi seule sait.
Tu es sa mère.
Tu connais ton bébé.
Mieux que personne.
Ne laisse personne te dire le contraire.
Pas même les médecins.
(Ceux-là il faut savoir s’en méfier)

Toi jeune maman, ne t’oublie pas. N’oublie pas que tu es une femme.
Prends du temps pour toi.
Même 5 minutes.
Même deux secondes.
Et soit gentille avec toi.
Ton corps porte les stigmates de cette épopée…
Mais pas complètement, pas à tout jamais.

Toi jeune maman, laisse-toi t’enivrer.
N’oublie pas non plus de te plonger avec passion dans les yeux de ton enfant.
De respirer sa peau.
Sentir ses cheveux.
Sentir sous tes doigts la douceur de cette chevelure angélique.
La douceur infinie de cette peau diaphane.
Deviner le pouls qui anime le corps entier de cette vie.
Observer le battement de ses cils.
Se délecter de la danse de ses petits mains.
Bloquer des heures sur ses petits pieds.
Parfaits.
N’oublie pas que chaque respiration passée ne reviendra jamais.

Et puis non, toi jeune maman, oublie tout ce que j’ai dit.
Chaque mère, chaque enfant est unique.
Je te souhaite juste de vivre chaque instant,
Chaque petit moment que ce cadeau de la vie pourra te donner.
En bon ou en mauvais.
Facile ou difficile.

Ça y est, je recommence.
Je me tais.
Je te laisse profiter
Et m’en vais sur la pointe des pieds,
Pour ne pas le réveiller…

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7 réflexions sur « Lettre à une jeune maman »

  1. Je suis très touchée par ce texte car j ai fait tout l inverse! Aujourd hui me voilà en maison de repos suite a 1 dépression post partum. Si je dois avoir 1 autre enfant alors je relirais avec attention ce texte. Merci.

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