Pourquoi j’ai décidé de ne plus me colorer les cheveux

Comme toujours, je n’écris pas cet article juste pour parler de moi – merci mes chevilles sont déjà suffisamment grosses. Je voulais vous faire part de ma réflexion, menée depuis plusieurs mois, et vous amener vous aussi peut-être à reconsidérer ce geste si anodin que vous faites peut-être tous les 2-3 mois : votre coloration.

Moi et mes cheveux, c’est une longue histoire. Depuis que je suis ado, je suis passée par TOUTES les couleurs. Genre vraiment, du noir, au décoloré Flamby (merci Marty, un pote de lycée qui m’avait rebaptisée ainsi en raison d’une décoloration tirant sur l’orange au niveau des pointes à cause d’un vieux henné), du prune au violet, du long en passant par le permanenté puis le moitié rasé, et même la coupe de Mireille Mathieu -merci maman si tu passes par ici.

Je leur ai fait tout vivre. TOUT ! J’adorais changer « de tête » – tu as bien compris que c’est une image hein.

Du moins, c’est l’excuse qui me convenait.
Derrière ce geste, il y a avait un grand manque de confiance et d’amour de moi-même. Vraiment. Mes cheveux au naturel n’était pas suffisamment beau à mon goût. Il n’allait pas avec ma tête d’ailleurs, que je ne pouvais pas voir en peinture. C’est pour ça que j’en faisais, sur mes cheveux, tu suis ?

De la colo Movida à la compo vraiment cracra, je suis passée, il y a quelques années, au henné. Traînant sur le groupe Fb Hennés et soins d’ailleurs, j’ai expérimenté les mélanges, l’odeur d’herbe mouillée (ou faisandée, au choix), les poudres de plantes pour nuancer la couleur et la faire tirer sur le rouge, puis le temps de pause, long, interminable et pas toujours pratique… Une vraie chimiste ! Mais à l’époque j’avais les cheveux courts. J’avoue avoir vendu un rein depuis pour me faire des colo chez le coiffeur – si tu en fais, toi-même tu sais -, parce que bon, les cheveux longs, avec le henné, c’est la tannée. Et ma vie perso/pro ne me permettait plus de prendre 3 heures le week-end pour faire poser un mélange au résultat incertain.

Enfin, le henné avait fini par trop gainer mes cheveux et raidir mes boucles. Nameho !

Puis, depuis la naissance de mon deuxième enfant, la colo elle servait surtout à cacher les cheveux blancs. J’en avais même honte. 32 ans, des cheveux blancs ! Je trouvais ça moche et pas sexy du tout, même que j’avais l’impression d’avoir les cheveux, je ne sais comment dire, sales ?

Il faut dire que je côtoyais peu de femmes fières de leurs cheveux blancs. Vous allez me dire, à cet âge, c’est normal : j’aurais 72 ans, c’eut été plus simple.

Sauf qu’au fil des mois, repoussant le moment de retourner chez le coiffeur, faute d’argent et de temps, j’ai appris à les regarder autrement ces cheveux blancs qui semblaient me crier « t’es en train de périmer ».

J’ai commencé à les aimer.

Et à m’accepter.

Oui ma peau est un peu moins lisse, au visage et ailleurs, oui, mes cernes ne disparaissent plus et mon visage à l’air plus froissé au réveil. So what ? Cela fait quoi ? Est-ce que j’ai vraiment envie de cacher, de ME cacher, que les années passent et que ma jeunesse s’envole petit à petit ? Que mes ovaires commencent à sentir le sapin et que mon 90 D ne tient plus du tout tout seul ? Que le temps de mes 20 ans est passé et que je me dirige doucement mais sûrement vers la ménopause ?

NON.

Je suis cette femme-là.
Et je n’ai plus envie de me cacher.
Je n’ai plus envie de m’imposer ce geste.
Les hommes portent bien leurs cheveux blancs sereinement ? Cela leur donne même un air « Georges Cloonesque » non ?
Et pourquoi, nous, les femmes, parce qu’on a des seins et un utérus, ça ne serait pas pareil ?

Oui une couleur te fait paraître plus jeune, te fait avoir meilleure mine.
Mais est-ce que, en plus, sincèrement, cela va te rendre plus heureuse ?

Tu connais très bien la réponse.

Ce n’est pas ton apparence qui va enrichir ton expérience de vie.
Ce n’est pas ça qui va, sur ton lit de mort, te faire dire que décidément, tu as réussi ta vie, depuis que tu avais fait cette couleur auburn en juillet 2017. Certainement pas. (A moins que tu sois coiffeuse et que les colo soient vraiment une passion.)

Après, je ne juge personne.
Je préconise seulement, comme c’est à la mode en ce moment, des colorations faites en pleine conscience : tu sais pourquoi tu le fais, tu t’aimes quand même sans, et tu t’acceptes comme tu es, et tu es détachée du regard de la société. Il faut que cette coloration ne soit pas une condition pour t’aimer ou te trouver belle. Et tu es consciente du mal que ça peut faire pour toi et pour la planète si elle est chimique.
Que ce geste soit pleinement fait en état de conscience, et pas juste comme un automatisme qui fait partie de ta vie et auquel tu ne réfléchis plus.

Vous pensiez que ma réflexion était sur un sujet futile ? Rien ne l’est vraiment.

Et toi, t’as les tempes qui grisonnent et t’es limite en mode dépressif ou tu le vis paisiblement tranquillou bilou ?

2 réflexions sur « Pourquoi j’ai décidé de ne plus me colorer les cheveux »

  1. C’est une reflexion que j’ai depuis 3/4 ans…. j’en ai ras le bol des colos (au poudres Khadi…. c’est long, pénible, cher). Mais je n’étais pas prête. Maintenant, j’ai bientôt 41 ans, j’ai un visage qui fait très jeune, donc je me dis que c’est le bon moment grâce à mon visage qui fait jeune, le gris/blanc ne devrait pas trop me vieillir. Mais comme je me teints en brune (je suis chatain clair naturellement), la transition est compliquée. En plus, je m’aime bien avec les cheveux foncés. J’ai mes habitudes d’habillement, de léger maquillage qu’il faudra changer…. bref, c’est toute une reflexion et je me tâte encore ! Mais vraiment, les colos, j’en ai ras le bol !

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    1. Merci Djahann pour ton partage d’expérience. Justement, ce qui freine, c’est la transition cheveux foncé/démarcation avec les cheveux non coloré (et c’est pour ca que j’ai arrêté les colo avant d’avoir trop de cheveux blancs). Pourquoi ne pas en parler à un coiffeur ? Une copine avait fait des mèches claires pour faire la transition 😉

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