4 mois, et moi et moi et moi

Voilà 4 mois que je suis enceinte.
Seulement.
Déjà.

Le temps me file entre les doigts : demain il, ou elle, sera là.
Je réalise à peine que ce petit bout est bien là, au creux de mon ventre.
Chaque grossesse est décidément une aventure folle.
Différente et semblable.

Cette grossesse est sans doute la dernière pour moi. Deux enfants, c’est bien. Cela nous va à l’Ours et moi, même si une tribu me rendrait super heureuse. Je reste réaliste quant à nos moyens financiers hein (et à ma capacité à assurer).
Pourtant, je la vis tout naturellement. Je n’essaie pas de profiter au max, de faire tout ce que je n’ai pas fait pour la première grossesse.
J’essaie juste de la vivre comme la vie me la donne à vivre.
Et ça, c’est assez déroutant.

Ce qui est déroutant aussi, c’est que je ne compte pas les semaines. Je ne regarde pas jour après jour où j’en suis dans cette grossesse. Je n’en éprouve pas le besoin.
Je suis à 4 mois, mais je ne sais pas combien de semaines cela représente. Qu’importe tant que tout se passe bien.
Ce qui est déroutant, c’est d’avoir senti ce bout de vie installé avant même un hypothétique retard. Que je l’ai senti taper discrètement à deux mois de grossesse. Qu’à 3 mois, il a commencé à taper tous les jours. Je le sens bouger tellement bien alors que je ne suis qu’à 4 mois. On le sent même taper quand on pose la main sur mon ventre. Du coup, ça fout le bazar. J’ai l’impression d’être à 6 mois alors que je n’en suis qu’à 4.

Ce qui est déroutant, c’est à quel point je me sens différente de la première grossesse. Je ne vis pas les choses aussi intensément, mais plus tranquillement.
Mis à part le fait que j’ai une peur viscérale de perdre cet enfant. Depuis le début.
Parce que je sais que l’Ours et moi on a une chance indécente.
D’avoir trouvé l’amour de l’autre.
D’avoir une Zouzou en pleine forme.
De pouvoir avoir un deuxième enfant, si vite, si naturellement.
Peur de le perdre.
Parce qu’il a compté tout de suite dans mon cœur.
Qu’il a son existence et que je l’attends déjà.
Le prendre dans mes bras.
Je m’en fiche d’avoir un bidon rond maintenant.
Seul compte la venue de ce petit être.
En bonne santé.
Vendredi, on va savoir si c’est effectivement un garçon ou si cette crevette nous a joué un petit tour.
Peu importe le sexe. Je ne suis pas impatiente.
Je veux juste savoir s’il va bien, ce bout de vie.
Le voir.
Le découvrir.

Mais qui parle ?
C’est bien moi ?
Qui aurait pu dire que je pouvais écrire ces mots ?
Pas moi en tout cas.
Encore une jolie surprise de la vie.

Je suis heureuse de vivre les choses si différemment.
Cela augure une nouvelle histoire.
Un nouvel allaitement qui pourra réussir.
Des liens qui se feront plus en douceur.
Un contact, des mots bien avant la naissance.

La naissance, d’ailleurs, ne me fait plus peur.

Je l’espère plus naturelle, plus instinctive, plus proche de moi. Plus active.
Pour la douleur, on verra.

Laisser faire.

Je ne stresse même pas de ne pas déménager. Une seule chambre pour deux enfants, une micro salle-de-bain. Pas forcément d’argent pour acheter des tonnes de vêtements.
Ce n’est pas grave, on va improviser.
Se débrouiller.

Et profiter de ce qui est important : le temps, la vie, les premiers instants.
Vivre, tout simplement.

Qui es-tu, toi, là, dans mon bidon ?

8 réflexions sur « 4 mois, et moi et moi et moi »

  1. c’est si bon de se laisser vivre quand un petit 2ème chemine en nous :) profites bien comme tu dis ça file !! et tu sais que tu peux compter sur moi pour ce qui est matériel :)

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  2. eh bien , j’aurais pu écrire exactement ces mots ! j’en suis à 5 mois et des pepettes :) oui parce que moi, je suis pareille, je ne compte pas les semaines, je ne lis pas de bouquins, je me laisse vivre et je laisse pousser ce petit ventre tout doucement ! ce sera certainement ma dernière grossesse (la 2eme), on garde la surprise de fille ou garçon… Ce qui compte, c’est qu’il aille bien ce bébé !!!

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  3. C’est la grossesse de la maturité qui te fait dire tout cela… Non je te taquine, ton billet est trèsjoli, comme d’habitude.

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