Ne plus (sup)porter

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18h56. Je suis seule dans ma cuisine. Je fais la vaisselle du repas du soir en train de cuire dans le four.
Des larmes coulent le long de mes joues.
Une colère réchauffe mon ventre.
Je sature. Je craque.
21 mois que je porte mon Zebulon.
21 mois que je supporte ses cris, ses pleurs, ses colères qui le font presque vomir.
21 mois que je suis obligée de le porter.
Tout le temps quand il est avec moi à la maison.

18h56. Le repas est en train de gratiner doucement.
J’ai mis plus d’une heure à le préparer.
Par obligation.
Sans joie, presque sans amour.
Mes plats sont fades et ratés en ce moment.
Parce que tous les soirs, je suis obligée de faire à manger en le portant.
Alors oui c’est chouette c’est mignon. Quand ce n’est pas subi.
Mon dos n’en peut plus. Il me crie à l’aide. Aller voir un ostéo ? A quoi bon, le soir même je vais devoir le porter.
En sling s’il vous plaît. En décalé.
Sur ma hanche il pèse, et sur mon cœur aussi.
Ce petit ange, il est aussi drôle et attachant qu’il est collant et exigeant.

18h56. J’ai déjà trop crié.
Crié mon incapacité à prendre sur moi ce soir.
Des mois et des années de nuits hachées. Pas toutes, juste assez pour me flinguer.
2-3 d’affilée.
2-3 sans réveil pour espérer.
Rêver qu’un jour il ne se réveille plus la nuit.
Et qu’elle m’appartienne enfin.

Mon asthme m’achève.
Mon couple est en réanimation.
J’ai encore beaucoup de chemin pour devenir la maman calme de ce petit Zebulon.

Pourquoi ? Pourquoi a-t-il autant besoin d’être porté ?
Le week-end il exige les bras de son père.
Et quand il doit s’absenter, je le récupère mon greffon-mignon.

Et sa sœur… Le temps manque pour m’occuper d’elle. Les siestes du mercredi sont toutes rabougries… Siestes de son frère si précieuses pour passer un moment toutes les deux…

Alors il n’y a rien de grave.
Il se porte bien.
Moi aussi je vais bien, ne t’en fais pas.
Juste que je ne comprends pas mon incapacité à prendre sur moi.
A assumer mon rôle de mère.
Faire à manger, torcher, lessiver, c’est la vie dont j’ai rêvée ?
Il est où le problème ? C’est moi ? Cet appartement étriqué ? Mon travail du soir ? Le manque de projet faute d’argent ?
Le manque des grands-parents ? Personne qui peut prendre le relai pour que mon Ours et moi nous retrouvions ?
Le problème c’est juste moi, moi et ma colère que je digère depuis que je suis née.

Bien sûr il y a des moments de grâce, les balades avec mon Zebulon, à la découverte des canards, de la nature, les doux moments avec ma Zouzou toujours pleine d’esprit.
Ce week-end d’anniversaire juste doux et tendre comme un doudou.
Il y a des soirs où la magie opère, où cette vie me rend pleinement heureuse.
Mais ce soir, à 18h56, j’aurais juste aimé être à des milliers de kilomètres, dans une toute autre vie.

 

69 réflexions sur « Ne plus (sup)porter »

  1. Là Kiki j’ai juste envie de te crier « stooopoop ! ». Stop à la culpabilité, stop aux exigences de perfection que tu t’imposes. Non ce n’est pas toi le problème ! Tu as le droit de vouloir que les choses soient différentes. Tu as le droit de craquer, de détester tes mômes parfois, ça ne fait pas de toi une mauvaise mère. Et je sais que tu es assez pro discussion pour savoir que tes enfants pourront le comprendre plus tard, sans t’en vouloir. Nous ne sommes pas des saintes ! Et ce n’est pas rendre services à nos gamins que de leur laisser croire qu’une mère peut tout supporter, tout sacrifier, sans broncher. Le risque c’est qu’ils ne se sentent pas à la hauteur en tant que parent plus tard. Accepte d’être ce que tu es, aime toi pour ça, pardonne toi. Tu fais de ton mieux et c’est deja énorme <3

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    1. Bravo pour ce commentaire !!!! L’importance de trouver un lieu de parole, d’expression prend là tout son sens car effectivement parfois les enfants, c’est dur à supporter. Courage : une maman c’est juste une maman avec ses moments de doute aussi

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  2. J’en ai les larmes aux yeux… de comprendre… et d’avoir un peu peur d’être totalement débordée en mai, à l’arrivée du second. Ici, nous allons bien, nous avons un équilibre, des nuits sympathiques mais je suis aussi passée par des phases de craquage et le deuxième arrive… ça fait peur ! Prends soin de toi, pense à toi ! J’espère que Zebulon fera vite de longues nuits et qu’il profitera vite des ses 2 pieds pour alléger maman !
    COURAGE !

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    1. Non Audrey, n’ai pas peur. Effectivement c’est un changement, une nouvelle organisation, mais tous les bébés sont différents. Toi, prends soin de toi, et tu verras ;) Belle grossesse à toi <3

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      1. Merci beaucoup ! Je pense à sa venue avec sérénité… j’essaye de me dire que le second fera de belles nuits (comme la première), qu’il nous laissera respirer, faire la sieste (chez nous, les parents font aussi la sieste !) et que l’on sera tous sereins et heureux… Merci pour tes témoignages. Courage à toi ! On se tient les coudes entre mamans :D (pour le moment… j’attends mon marathon du mois de mai…où je vais déguster LOL). Bisous !!

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  3. Comme certains de tes mots font échos chez moi… Courage, tu as le droit d’en avoir assez. N’importe qui craquerait avec privation de sommeil et de libertés. Ca ne fait pas de toi une mauvaise mère, juste une femme surmenée.

    As-tu une idée du pourquoi il veut être porté Zébulon ?

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  4. Courage…Je crois que l’on est toutes pareilles suivant le degré de fatigue.
    Ici la première viens d’avoir 15 mois et est un vrai tourbillon de joie…et de cris de colères de caprices de mal aux dents et de rhume…
    et le second aura 3 semaines demain…
    aujourd’hui je suis comme toi…j’aimerais être loin et dormir.

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    1. OHhh comme j’imagine que cela doit être dur pour toi. Avec un petit de 3 semaines et le cortège d’hormones post-accouchement. Des doux bisous et plein de courage <3 tu peux me MP sur Facebook quand t'as besoin de vider ton sac ;)

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      1. Ah les hormones quelle belle m**** ce truc ;-) mais ça va je gère heureusement que la première va encore (plus pour longtemps) chez nounou 2x par semaine cela me permet de prendre mes rdv perso sans débarquer avec les 2 poussins parce qu’à 15 mois c’est dur dur de la laisser dans la poussette plus de 15 min.
        Courage à toi aussi.
        J’adooooore tes articles et me voit à chaque coup dans tes récits. <3

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  5. Comme je comprends, parfois ma fille m’étouffe, j’en peux plus qu’elle ne joue que si mon attention est avec elle. Je ne peux rien faire tranquille ou juste entamer. J’en ai marre parfois qu’elle le mette la pression en pleurant/chouinant pour faire vite son bib, ci ou ça (je n’ai que 2 mains grrr)…
    Heureusement cette année elle va chez une Ass mat 2 jours/ semaine (le temps que je trouve un travail) et ouf je souffle et fais tout ce que j’arrive pas à faire tranquille avec ma fille.
    Bref je te comprends et c’est bien normal de ne pas arriver à prendre sur soi surtout depuis si longtemps, à une moment donné ça explose, faut que ça sorte…
    Je n’ai pas de solution car il semble vain de te proposer de passer le relai sans relai possible :( mais tu as tout mon soutien et tu peux être fier de la maman que tu es.

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    1. Je te comprends tellement. Je revis un peu depuis qu’il est gardé 3 jours par semaine. Même si je bosse pas mal, je trouve du temps pour aller au sport. C’est déjà ça. Courage courage <3

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  6. Mon grand de 3 ans est tellement exigeant depuis bébé, tellement relou, à me solliciter sans cesse, vouloir les braaas, à crier.
    Petit à petit ça s’arrange, il grandit, je grandis, j’apprends à poser mes limites, parce qu’on en a besoin tous les deux…

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    1. Et il apprend à mettre des mots, il comprend plus… je sais que ce n’est qu’une affaire de temps. En attendant, sur le moment, on fait comme on peut :/ Belle route à vous deux ;)

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    1. C’est clair que n’avoir pas de parent présent ou compétent pour aider.. c’est un grand manque. Les mères sont plus isolées qu’avant il me semble… Et pourtant on endosse encore plus de casquettes et on subit plus de pressions sociales. Courage <3

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  7. ALORS LA CEST MOI QUI SUIS EN COLÈRE. Le problème, venir de toi ?? Mais non non non et re non ! Qui arrive a prendre sur toi plus que toi ? Je ne connais personne a qui ça ne pèserait pas, qui ne pleurerait pas, qui ne craquerait pas. Tu n’es pas une machine ni un robot. Ce n’est pas toi le problème. Il n’y a pas de fautif. C’est juste la vie. Certains bébés et certaines personnes sont plus inquiètes que d’autres. Il n’y a pas de solution toute faite…. Plein de courage et arrête de te flageller !

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  8. c’est telelemnt dur en ce moment à la maison des couacs ds le quotidien et j’explose le calme je ne le retrouve plus j’aime mes enfants au oui je les aimes sans eux ma vie ne servirais à rien d’etre vecu ms oui en ce moment je veux juste retrouve mon mari et du calme ne plus entendre les pleurs les chouinages de fatigue (oui moi aussi je suis fatigue et est ce que c’est pr cela que je pleurs a bah oui et c’est meme pour cela que je crie)et faire une nuit complete j’en reve mais je le sais au plus profond de moi une heure sans eux et tous me manque pourquoi etre aussi accro au cris parce que il y a cette amour inexpliquable je me dis que la tempete va passé et que nous retrouverons la serenite merci pour ce joli temoignange on se sent moins seul

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    1. Je suis heureuse que mes écrits permettent à d’autres de dire leur difficulté, c’est le but de mon blog. Et peu de femmes en parlent. Comme tu dis, cela passera, en attendant, il faut tenir bon. <3

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  9. J’ai longtemps dit de mon trésor (auprès d’autres adultes avec lesquels j’échangeai, pas auprès de lui, tout de même, n’allez pas croire des trucs encore plus affreux) qu’il était « mon petit boulet, en velours, certes, mais toujours attaché à moi et bien lourd à porter ». J’ai décidé de cesser d’en parler ainsi, d’utiliser ce mot, de peur qu’il ne risque de finir pas s’y identifier malgré lui… Ca ne change pas la face du monde, je ne crois pas que concrètement ma charge soit moins lourde (à part l’autonomie qu’il gagne en grandissant – à présent il a 4 ans 1/2). Mais ça modifie mon ressenti : j’accepte davantage la situation, je prends davantage les choses en main, et j’ai de moins en moins (évolution lente, mais évolution quand même !) de difficultés à demander un soutien ou à le faire garder par une nounou.
    Plutôt que de chercher à prendre sur soi, je pense qu’on peut tenter de prendre un autre chemin, et voir où il nous amène…
    Bon courage pour ce soir, et pour les autres. Vous arriverez à trouver cela moins difficile, j’en suis sûre. Je vous souhaite d’avoir le même espoir pour vous-même. Et je vous prends dans mes bras. Même si nous ne nos connaissons pas. Car un câlin fait tellement de bien…

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    1. Oh un câlin je prends !!! Merci pour ton commentaire si doux. Moi aussi depuis que je ne parle plus de son sommeil, du moins beaucoup moins, cela ne me pèse plus autant. Mais je vais méditer sur le fait de ne plus parler du fait que je le porte oui tiens ;) Alors un gros câlin aussi à la maman que tu es <3

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  10. waw on croirait moi avec mon ainée il y a 4 ans!
    exactement pareil, tout pareil.
    Tout assumé, ne pas se faire aider, ravaler sa colère.
    Et oui je suis passé enfin nous somme passé par des bas. courage!
    Ma grande est toujours aussi demandeuse, incapable d’être autonome et pourtant je l’ai allaité, porté, cododoté, etc… mais c’est une anxieuse qui a toujours besoin d’être rassurée. Elle fait des efforts, je le vois. Ella a juste besoin de plus de temps que les autres pour grandir et couper le cordon. Je vous souhaite beaucoup de courage.

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  11. Je découvre ton blog par ce message et je t’envoie plein de choudoudous bien chauds. Et puis je te dis merci, merci de dire, d’écrire ce que nous toutes avons vécus, avons penses sans oser le dire. Je suis maman de 4 enfants qui ont deux ans d’écarts, ils sont grands maintenant enfin un peu plus grands mais comme je te comprends, comme je revis a travers ton message ces moments difficiles. J’ai porté et allaité tous mes enfants parfois j’en avais deux sur moi. Je me suis sentie dépassée un si grand nombre de fois , épuisée, me sentant vidée de toute énergie, de tout espoirs que les choses changent.
    Et j’ai compris que prendre soin de nos petits est essentiel mais il est encore plus de prendre soin de soi et de savoir dire non, stop.
    Mais crois moi les enfants grandissent vite et un jour on ne les porte plus, on retrouve du temps pour soi et on se retourne avec émotions sur ces années passées. Je t’embrasse bien fort.

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    1. Oh je te crois, je sens tout l’amour pour tes enfants dans tes mots. Je sais que bientôt je me retournerai pour regarder ces douces années si vite passées. En attendant, comment faire pour mieux les vivre ? C’est là que c’est compliqué. Je les aime je les bouffe, mais parfois je sens tellement mes limites… Merci pour tes mots et comme ces années ont dû être aussi dure que douces…

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      1. Il faut absolument trouver des relais, des temps même minimes pour toi et a un moment il faut pouvoir dire « non maman ne peut pas te porter là maintenant » et accepter que petit monsieur ne soit pas content et l’exprime. Au début c’est difficile mais ensuite nos enfants savent entendre nos limites. Les aimer ce n’est pas se sacrifier.

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        1. C’est vrai, ce n’est pas se sacrifier, j’hésite toujours entre me sentir responsable de la situation et me dire qu’il est comme ça. On va essayer petit à petit de trouver d’autres palliatifs. ;)

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  12. Tellement vrai, tellement émouvant… tellement moi en ce moment aussi.
    Ici, c’est de trop nombreux cris après ma 22 mois et trop de « Je suis désolée ma chérie d’avoir crié » prononcé entre 2 sanglots.
    Bon courage à toi et à vous toutes…. Et merci pour ton billet.

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    1. Comme je comprends… C’est un passage pour elle, mais aussi pour nous. On ne criera pas tout le temps. S’excuser c’est mieux que rien. On a le droit de se tromper <3 (même si c'est dur à vivre)

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  13. tu n’est pas une machine ma Kiki <3 , sois moins exigeante envers toi peut-etre ?
    (dit celle qui ne sais pas appliquer les conseils qu'elle donne :3 )
    Bisous <3

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  14. Petit Zébulon a besoin d’apprendre, en douceur, que maman sera toujours là… Qu’elle ne le quittera pas. Tu dis être en colère depuis que tu es née. As-tu peur qu’il soit en colère si tu lui impose des limites ? Peut-être a-t-il un problème particulier qui fait qu’il a tant besoin d’attention. Mais peut-être aussi qu’il est fidèle à une vieille mémoire qu’il est venu t’aider à dénouer. Le chemin peut être long, mais doucement, avec amour, apprends-lui à être bien sans toi. Les pistes sont nombreuses, n’abandonne pas. Nos enfants nous font tant grandir ! Mais tu as tout-à-fait le droit d’en avoir marre ! Bon courage !

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    1. Merci pour la douceur de ton commentaire. Je pense qu’effectivement je dois lui apprendre à que je peux être là sans qu’il soit collé à moi. Quant à mon histoire personnelle, elle intervient sans doute là-dedans… Mais comment ? Il faut que je travaille là-dessus. Merci de me lire :)

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  15. Je suis maman de Sophia (2 ans et demi) et Victor (11 mois). Comme vous il m’arrive de penser à « démissionner » et il m’arrive d’etre tellement en colère à cause de ma fatigue et des journées qui se suivent et se ressemblent, que j’enverrai tout balader.
    Et je ne parlerai même pas de la culpabilité qui me ronge quand je réalise le peu de temps que je consacre à chacun de mes enfants pour qu’ils aient un (tout petit) appartement propre et rangé, et de bon plats faits maison…
    Merci pour votre témoignage, on se sent moins seule…

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  16. Ben, pose le! C’est quoi cette façon de se laisser martyriser par ses enfants! La vie est pleine de frustration, il est bon de s’habituer petit…

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  17. Bonjour. Pour te répondre se n’est pas toi, moi aussi certains soirs je n’en peux plus. On a beau ♥ nos petits monstres, parfois c’est trop. On est pas parfaite et heureusement pour eux, sinon comment apprendraient ils qu’on a droit à l’erreur? On a parfois besoin d’un moment à sois, pour éviter de les bouffer. courage

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    1. J’ai de la chance car des moments à moi j’en ai depuis la rentrée. Du sport surtout. Comment ai-je pu tenir 18 mois comme ça… Courage, maman est un rôle aussi beau qu’ingrat.

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  18. Tout cela fait remonter des souvenirs …
    Aies confiance en l’avenir ;)
    Ton Zebulon finira par changer. Il deviendra peut-être même une marmotte, mais n’y compte pas trop avant qu’il ait 4 ans ;)
    Chaudoudoux

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    1. Je prends les chaudoudoux :))) je sais que ça passera, je le sais tellement mais tu sais ce que c’est, la fatigue, les soucis entame la patience et la compréhension… Mais on y arrive non ? Des bisous tout doux ❤

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    1. Tu as totalement raison, j’ai pris conscience il y a peu que je devais prendre soin de moi, m’aimer. Que sinon on demande aux autres de le faire à notre place et que cela, comme tu dis, engendre des frustrations. J’en ai conscience mais des fois le naturel revient au galop ;) merci pour ton commentaire et chouette blog :)

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  19. J’ai envie de te faire un gros câlin… <3 <3 <3
    Ici des jumelles de 22 mois, très demandeuses, je n'arrive jamais à rien faire pour moi, il faut toujours que je sois près d'elles, que je les regardent, que je joue, que je lise des histoires…la famille et les amis étant aussi très loin, je suis seule, je vis bébé, je parle bébé!!!
    La bienveillance devenait une option et je me détestais de plus en plus.
    Alors j'ai pris une grande décision : crèche une demi journée par semaine, besoin d'une matinée RIEN QU'A MOI!!!!!
    Nous avons commencé l'adaptation, et aujourd'hui je les ai laissé 30 minutes pour la première fois…j'ai chialé comme une gosse, mais je suis heureuse, car je sais que ce moment que je m'accorde leur sera bénéfique!!!

    Essai de lâcher prise, prends du temps pour toi, et explique à ton petit bonhomme que sa maman l'aime de tout son cœur, même si elle n'est pas physiquement proche de lui…pas facile…

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  20. merci pour ce texte et pour ce partage de votre intimité
    il est bien écrit et surtout il ose dire ce que beaucoup de maman n’osent avouer et tout d’abord s’avouer à elles mêmes
    j’ai écrit moi même un texte sur l’épuisement maternel, sujet tabou en france lorsque mon fils devait avoir le même âge
    je me reconnais dans TOUT ce que vous décrivez!
    heureusement, beaucoup de choses se sont améliorées depuis; aujourd’hui, mon fils est à 4 mois d’avoir 4ans et enfin je renoue avec ma vie de femme ; mais un nouveau constat amère voit le jour : celui de réaliser qu’à vie ma liberté est enchaînée à mon fils…

    si vous souhaitez échanger à propos de cela en toute bienveillance, ce sera avec plaisir…

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  21. Je découvre ton blog et je tombe en premier sur ce message. Ça me parle. Le rôle de maman, le métier de maman, n’est pas simple. Pas de culpabilité à avoir, ce n’est pas toi le soucis, c’est juste tout ce que nous sommes censées faire, censées vivre, censées être. C’est beaucoup pour un seul être humain. Alors quand, en plus, un mini être humain a beaucoup besoin de nous… Courage ! Dans quelques semaines, quelques mois, ça ira mieux. Et sans famille proche en plus, c’est d’autant plus dur. Courage courage !
    Pour la peine, je reviendrais te lire !
    (http://tsiliaworlds.blogspot.com/)

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  22. La bienveillance, la perfectitude, tout cela on se l’impose. Ton fils ne te remerciera jamais pour cela …. ils oublient et tant mieux. maintenant à toi de lui montrer qu’il peut être avec toi sans être sur toi. A toi de le guider vers ça voire même de le forcer un peu.

    Il y a des enfants comme le tien ou comme mon deuz qui « abuse » de notre volonté de bien faire. Oh certes ce n’est pas méchant de leur part, ce ne sont que des enfants, mais parfois oui il faut les forcer à accepter que la situation change sans attendre qu’ils veuillent bien changer la situation.

    Sinon j’en serais encore à lui donner le sein et à dire oui à tout ….

    Mon message n’est pas méchant mais subir une situation qu’on a nous même instauré est le pire sentiment que je connaisse.

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  23. Kiki, ça fait un sacré moment que je n’ai pas posté de perle de mon bibou (5 ans maintenant)…parce qu’entre temps il y en a eu un 2ème de bibou. Un bibou2 qui est aimé et adoré comme ton Zebulon doit l’être, qui nous fait rire, qui nous rend fiers, qui nous fait peur…et surtout en ce moment qui nous fait pleurer…
    Pourquoi pleurer ? Parce que Bibou2, malgré ses 28mois, est très demandeur (dès que je rentre du travail il me réclame à téter, les bras…(ce que j’avoue adorer vu que mes « bibous » me manquent en journée) et ne fait toujours pas ses nuits (pire encore, il semble être dans une période de terreurs nocturnes !).
    Je les compte sur les doigts de ma main les nuits sans interruption qu’il a pu faire et on pense toujours à une bonne excuse pour expliquer ces courtes phases de sommeil (les pics de croissance, les dents, les rhumes, trop chaud / trop froid, la lune, le déménagement, l’orientation de son lit, des tensions à régler chez l’ostéo…)
    Juste en ce moment il a peur de s’endormir seul dans une pièce, et quand on arrive à l’endormir en moins de 2h, il va de toute façon se réveiller 3 fois dans la nuit, voire se réveiller une seule fois au milieu de la nuit pour ne plus se rendormir…
    Ce matin je saturais tellement que de le voir renverser par inadvertance sa tasse au petit déjeuner m’a fait pleurer toutes les larmes de mon corps…
    Ils étaient sciés de voir leur maman pleurer…et moi j’étais gênée, je culpabilisais…puis finalement je me suis excusée en leur expliquant que j’étais vraiment vraiment fatiguée ce qui expliquait en partie que je sois si irritée en ce moment…que ça passerait.
    Ce soir, j’ai entrecoupé mes « tâches » de moments avec eux : ils ont fait du dessin pendant que je passais l’aspirateur, puis je me suis installée à table à côté d’eux pour préparer les ingrédients du dîner à coups de « Oh comme elle est jolie cette couleur ! » « Wouahhh, comme tu as fait un joli trait ! ».
    Ensuite pendant la cuisson du repas, on a dansé comme des petits fous sur des musiques de Noël…bref je culpabilisais tellement que j’en ai fais des tonnes (les pauvres ne doivent plus savoir sur quel pied danser).
    En fait je ne supporte plus les nuits découpées mais je me supporte encore moins quand je passe mon temps à râler, à stresser…
    Ce soir, Bibou2 s’est endormi en 20min en me tenant la main…et au lieu de profiter du moment de calme, j’ai appréhendé le moment où il a fallu que je me lève sans faire de bruit pour sortir de sa chambre de peur qu’il ne se réveille dans un sursaut d’énergie pour me réclamer encore 2h de plus…je me dégoûte moi-même, je me trouve horrible…

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    1. Je te défends de dire que tu es horrible. Je lis là les mots d’une maman aimante, qui se remet en question et qui surtout est à bout. Mets-toi en arrêt, je sais quel enfer c’est les nuits hachées mais là ça dure depuis trop longtemps. Parle-lui, demande au papa d’intervenir. Mais ne reste pas comme ça ❤

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  24. Je me revois il y a quelques mois, pas à cause du portage, pour d’autres raisons, une grande très très prenante et sa petite soeur proche en âge encore pitchoune, ma grands mère malade dont je me suis occupée puis qui nous a quitté …. bref à bouts et toute cette colère une boule qui montait en moi et explosait sans que je puisse y faire quoi que ce soit. une boule qui surgissait et me transformait en dragon, me rendait telle que je n’aimait pas être. cette colère que je peut avoir en moi depuis si petite mais que je croyait guérrie … et bien non en fait ! elle est toujours là du moins elle peut revennir je le sais désormais.

    Ce qui m’a guérrie ? craquer une bonne fois pour toute, j’ai péter les plombs, j’ai poser la petite au sol et je suis descendu, la laissant à mon mari alors que nous nous criions après, jai claqué la porte et je suis descendu dans l’appartement vide de ma grand mère, allongée sur le sol j’ai pleuré, toute les larmes de mon corps comme une enfant, je me suis vidée. comme je suis croyante j’ai imploré dieu, de me venir en aide, que je n’en pouvait plus, que là l’épreuve était trop lourde depuis plus d’1 ans je ne me sentait plus moi même. J’ai supplié en pleurant en sanglottant. puis j’ai fini par m’apaiser et depuis Dieu merci je vais mieux comme ci j’avais tout laché et que dieu m’avait vraiment entendu !

    voilà je ne sais pas si ça vous aideras mais je me revois tellement dans votre écrit que je voulais vous apporter mon petit témoignage avec tout plein d’amour d’une maman à une autre maman, d’une femme à une femme !

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  25. Ton billet m’a énormément émue et touchée. Probablement parce qu’il me renvoie en arrière, il y a 16 ans, quand ma fille se mettait à hurler dès que je sortais de son champ de vision. J’ai beaucoup culpabilisé de « craquer » et de ne pas arriver à prendre sur moi, tellement je n’en pouvais plus. Alors aujourd’hui, je voudrais te dire que tu as le droit de craquer ; tu as le droit d’aspirer à un peu de temps pour toi. Tu as le droit d’être en colère…. c’est même un bien libérateur ! Si tu gardais cette colère en toi, tu finirais par la retourner contre ton Zébulon ! Alors je voudrais juste te dire que ces moments vont passer et que demain est un autre jour. Depuis la naissance de ma fille, j’ai appris à maitriser à fond la « positive attitude » ! C’est ce qui m’a sauvée. Je te souhaite beaucoup de courage et espère que tu vas aller mieux très vite !

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    1. Merci beaucoup pour ce message. Ta fille est comment aujourd’hui ? Vous avez une belle relation ? J’essaie oui de garder la positive attitude. Mais quand d’autres soucis se greffent à ça, on peine à prendre sur soi…

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      1. J’ai une relation très fusionnelle avec ma fille, et en même temps très conflictuelle. On s’adore mais on s’engueule beaucoup. Bon, avec l’adolescence, ce n’est pas simple. Mais si tu vas faire un tour sur mon blog, tu verras qu’elle a tout d’une enfant épanouie et qu’elle est heureuse. Moi, il y a encore des fois où je craque car j’ai tendance à me mettre en 4 pour lui faire plaisir et je n’ai pas toujours le retour. Mon mari me dit sans cesse qu’on ne doit pas attendre de reconnaissance de nos enfants et qu’on doit faire les choses juste pour eux, comme ça, sans en attendre un retour. Je sais qu’il a raison mais parfois, j’aimerais qu’elle me dise qu’elle a conscience de tout ce qu’on fait pour elle. Tout comme toi, je fais un peu le grand huit. Des moments hyper agréables de partage (quand je l’accompagne à ses compétitions d’équitation, quand on va au resto manger des sushis toutes les deux) et des moments très durs où j’ai l’impression d’être une « M***DE » et qu’elle se fiche de moi;…. Tu vois, une relation compliquée, certes, mais très forte….. Passionnée, passionnelle et tout ce qui va avec (colère, fougue etc…. lol)

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        1. Une relation de mère et de fille saine je trouve :) et la reconnaissance tu l’auras un jour : quand ta fille sera elle-même maman, elle se rendra compte du la mère merveilleuse que tu auras été :) je file voir ton blog ;)

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  26. Courage! Ils grandissent!

    Chez nous portage pendant très longtemps aussi allaitement long, on me suivait même jusqu’aux toilettes (les 2 mais ma fille était plus indépendante) .
    J’ai expliqué j’ai crié quand on me réveillait la nuit (jusqu’à 3 fois par nuit!).
    J’ai fait des plats tous prêts le soir tant pis si je ne veux pas cuisiner je ne le fais plus.
    J’ai culpabilisé de n’avoir qu’une seule idée en tête qu’il dorme!
    Puis un jour j’ai dit non. Je me suis dit qu’il fallait peut être faire des sacrifices sur certaines choses mais faire les choses sans le vouloir, ça n’est pas bien.
    Je me suis dit que j’allais montrer à mes enfants des choses heureuses, que j’aurai dû vivre de manière heureuse, alors qu’ils sentiraient bien mon mal être. Alors quand ça ne me plait pas je dis non. Je n’aime pas , je ne veux pas , je n’ai pas envie.
    J’ai besoin d’être seule.
    Les enfants acceptent car ça semble plus en adéquation avec ce que je laisse paraitre.
    Je pense que ça n’est pas bon de faire croire à quelqu’un que tout va bien si ce n’est pas le cas. De faire les choses à contre cœur ça dit aux enfants, plus tard si vous n’aimez pas quelque chose faudra pas être vrai faudra le cacher.
    Et bien non.
    Je vais mieux depuis et mes enfants aussi. je ne sais pas si je suis très claire ça a été pour moi si difficile cette vampirisation, cette dépossession de moi même que j’ai encore besoin de longues plages de solitude pour me retrouver, que j’ai du mal à en parler.
    Depuis je ne le porte plus beaucoup, il court, je ne l’aide plus a s’endormir, il le fait très bien tout seul et il joue aussi tout seul. Son papa s’en occupe plus!
    Le plus drôle c’est qu’après lui avoir bien expliqué que j’avais besoin d’intimité de tranquillité il est rentré dans la salle de bain et a dit c’est là que tu veux ta tranquille hein maman? Ca m’a fait fondre il avait 2 ans et en a 4 aujourd’hui.
    Il est beaucoup plus respectueux des sensations des autres maintenant.
    Sa grande sœur aussi qui a sa manière me « bouffait » (mamaaaaan me faut de la colle pour demain absolument – à 19H45 alors que le magasin ferme à 20H- de quoi rendre folle…)a appris a respecter un peu mon besoin de calme <3
    Courage et sois toi même, c'est de toi dont ils ont besoin pas d'un robot qui fait ce qu'il fait "parcequilfautlefaire" C'est toi qu'il recherchent quand ils te poussent à bout… La vraie toi celle qui dirait mais non je ne veux/peux pas te porter tout de suite je ne suis pas disponible!
    Enfin je l'ai compris comme ça :)
    Les américains appellent les enfants de cet âge les awful two ça t'étonne? :D

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    1. Merci pour ce beau témoignage. Je me suis dit ça aujourd’hui : que oui, j’ai le droit de dire « je n’ai pas envie, je n’aime pas, je ne veux pas ». Et que finalement ça pouvait leur servir.
      MErci encore d’avoir pris le temps d’écrire tout ça. Cela fait écho en moi :)

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