Devoir conjugal et droit à disposer de son corps… en 2016

Je suis tombée ce matin sur une publication de Vincent Lahouze qui sait trouver les mots pour remettre des idées à l’endroit. Défendre la cause des femmes souvent. Oui, un homme peut faire ça.

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En dehors du fait que la réponse du magazine est juste priceless, je me suis dit que la question, elle, était d’actualité et qu’il fallait que j’en parle. Même si je ne suis pas lue par des centaines de milliers de personne, il fallait que je parle de ce sujet car dans ma vie, j’ai moi-même cédé à des pressions. A cause de mon éducation. De la mauvaise image que j’avais de moi. Aujourd’hui, c’est du passé, et j’ai tous les droits sur mon corps. Continuer à lire … « Devoir conjugal et droit à disposer de son corps… en 2016 »

La vie de maman de 2

Donc ça y est, ma grossesse est terminée, mon accouchement s’est bien passé. Me voilà maman de deux enfants.
Moi.

Deux enfants.
J’en reviens pas.
Je n’y crois pas parce que les mamans de deux enfants généralement ce sont des dames. Des vraies femmes.
Ah. On me dit dans l’oreillette que je vais faire 32 ans cette année (hum dans un mois et un jour exactement).
Hum.

Bref.
J’ai donc deux enfants depuis un peu plus de 7 mois (!!). Au début, j’ai eu du mal à réaliser, comme si ça ne pouvait pas m’arriver à moi. Puis après la douceur du 1er mois, je me suis pris une grosse gamelle à travers la gueule. Un tractopelle même. Un peu comme un train qui me serait passé dessus. Avec un bras d’un côté, un de l’autre, la tête là-bas et ce qu’il reste de mon corps après mon accouchement ici. J’ai ramassé mes dents. Une par une. Parce que si j’étais préparée à cette naissance, qui a été fabuleuse, les premiers jours de vie qui ont été super sans coup de blues, l’Ours, lui, l’était moins.

Et puis clairement, avec la Zouzou, on en a bavé. Des litrons. Et encore aujourd’hui c’est mouvant. Sportif.

Rappelle-toi : une naissance chamboule TOUJOURS. Toi, la fratrie, ton couple. Ton corps. Ton esprit. Ta vie quoi. Même si t’es préparée. Et en même temps, par définition, on ne peut pas se préparer à quelque chose que l’on ne connaît pas. On peut juste limiter les dégâts.

Aujourd’hui, je n’arrive presque plus à me rappeler comment c’était avant Zebulon (si, un peu : vide. Mais je faisais quoi de tout mon temps ???).

Non, ce qui change, c’est le quotidien. Si avant tu pensais courir après le temps, là tu sprintes. Sur des milliers de kilomètres. Du soir au matin et du matin au soir.
Levers, déjeuners – enfin tétée pour Zébulon -, habillage et débarbouillage respectif, départ à l’école, bains le soir, pyjamas, repas. Mais aussi rangement, ménage, lessives, courses (je bénis celui qui a inventé le concept des drives), cuisine… puis boulot le soir.

Entre tout ça, il y a des 724 crises de la Zouzou « naaannnnn » « je veux faire toute sEEeeeeUUUuuuLLLLEEEEEUUuuuuuuHH » « je suis pas CONTEEEEEEEENTE » et autres joyeusetés du genre que j’arrive à percevoir entre les cris stridents d’un Zebulon bien expressif qui forge sa voix (pendant que ses dents travaillent).

Ah oui dans tout ça si tu as pris une douche tu peux t’estimer heureuse et si elle a dépassé les 2 minutes, t’es carrément vernie. Tu n’es plus une femme mais une machine à optimiser le temps. Coiffage ? Maquillage ? Look ? Tant que tu ne ressembles pas à une SDF et que tu ne fais pas peur aux camarades de classe de ton enfant ça ira parfaitement. Vraiment ? Tu vas mettre ce pantalon noir avec ce pull rouge plein de lait/morve/traces de chocolat ? OUI ! Parce que si tu arrives à ne pas aller à l’école en pyjama, on peut dire que tu assures GRAVE.

Bon aujourd’hui je me reconnecte un peu à moi. Enfin, à mon nouveau moi. J’ai plus de temps – ou je suis plus efficace sans doute – pour moi. J’arrive à me coiffer pratiquement tous les jours. A me trouver jolie dans le miroir.

Quant à ton cher et tendre, si tu parviens à lui parler autre chose que de couches ou d’organisation, là, tu peux carrément sabrer le champagne… Et si une fois par semaine il y a rapprochement physique du genre bisous ou câlin, c’est déjà pas mal. Pour la bagatelle… C’est une autre histoire…

Pourtant, le quotidien, il commence à rouler comme du velours, tout doucement. Enfin.
Après les tumultes qui ont failli avoir raison de moi, les eaux se calment. Et coulent presque agréablement.

Enfin, je me réapproprie un peu ma vie. Un peu.
Mais ça, je t’en parlerai une autre fois.

20131007-211607.jpgMa drogue, mes amours

Le sens de la vie

Tu as donné un sens à ma vie.
Mon essence essentielle.
Le carburant de la vie.
Mon amour.

Bientôt 13 ans d’amour.
Des hauts, des bas.
Des débats.
Des déboires.
Des batailles.

Des projets.
Fous.
Fous d’amour.
Un enfant.
Puis deux.

Fous de la vie.
Fous d’envie.
En vie.

La vie nous file.
Elle tisse nos souvenirs.
Les étire.

Les déforme
Pendant que d’autres prennent forme.
Les efface
Pour faire face au quotidien
Moins rieur
Moins rêveur
Moins enjôleur.

Se réveiller d’un doux sommeil,
Pour se rendormir très vite
Et retrouver ces vibrations
Ces papillons des premiers jours de soleil.

Vole avec moi mon amour
Vers ces jours
Vole avec moi pour toujours
Sans regarder en bas
Ni en arrière
Vers ces êtres que nous ne sommes plus tout à fait
Rappelle-toi juste ce lien invisible qui fait que l’on est fait
L’un pour l’autre,
Pas vraiment autre,
Sans perdre trop de plumes
Ni voler avec d’autres oiseaux rares,
Ceux qui font miroiter le bonheur
Et qui t’enlève toute force de te battre
Mais qui ne feront pas battre ton cœur.

Viens suis-moi,
Avançons main dans la main
Sur le chemin du bonheur
Semé d’embûches et de délicieuses fleurs
Que nous puissions un jour nous retourner
Et regarder ensemble notre vie
Que l’on aura traversée
Contre vents et marées.

Mon essentiel,
Mon souffle,
Mon âme-sœur.

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En liberté conditionnelle

Hier n’était pas un jour comme un autre.
Pour deux raisons.
La première : j’ai été au cinéma avec mon Ours. Si si, t’as bien lu, t’as pas la berlue. Mon père habite près d’un ciné. Il a compris avec sa copine qu’on avait besoin de prendre du temps pour nous  avec mon Ours (et ils étaient surtout aussi contents de s’occuper de Zouzou). Cela m’a tellement fait plaisir d’aller au ciné, que j’en ai presque pleuré… T’y crois ? A moins que c’était un gros coup de nostalgie… Continuer à lire … « En liberté conditionnelle »

Le couple à l’épreuve de l’enfant

Il était une fois, un homme et une femme. Leurs regards se croisèrent, et ils tombèrent amoureux.
Après plusieurs années de vie commune, ils décidèrent de donner vie au fruit de leur amour : un enfant.
Durant la grossesse, ils furent heureux.
Puis l’enfant naquit et ce fut le début de la fin.

Lui, prit son congé paternité et s’en retourna travailler.
Elle resta à s’occuper de son bébé.
Elle se leva la nuit, chaque nuit : normal, c’est elle qui allaitait.
Elle se fatigua.
Lui, il n’était plus aussi attentionné qu’avant.
Puis l’enfant grandit, elle continua de s’occuper de tout : ménage, manger, bébé.
Elle eut envie de tout quitter.
Elle, elle n’arrivait plus à être aussi patiente qu’avant.
Pourtant elle en avait eu envie de ce bébé.
Pourtant lui, elle l’aimait.
Les idées noires occupaient maintenant son esprit.

Ils décidèrent de se séparer, avant les 1 an de leur bébé, l’ancien fruit de leur amour.

Triste histoire n’est-ce pas ? C’est celle qu’on ne voit pas dans les livres après « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». D’ailleurs, t’as remarqué le sens de la phrase : ce n’est pas « ils eurent beaucoup d’enfants et furent heureux ».

Parce que Cendrillon et le prince qui divorcent, ça fait un peu désordre.
Pourtant la vie, en vrai, c’est aussi ça.

L’enfant est une véritable arme de destruction massive de couple si tu te relâches du bulbe et que tu ne te prends pas la tête pour sauver garder ton couple.

Et ça va très vite : premières nuits avec un sommeil à temps partiel (STP), fatigue qui s’accumule, hormones en folie…
Le couple a déjà changé.
L’autre ne te regarde déjà plus comme amour. Tu deviens mère.

Puis le temps passe et les seuls échanges qui avant étaient principalement occupés par des « ça va mon mamour adoré à moi que j’aime plus que tout, ta journée s’est bien passée / on va voir quoi au cinoche ce soir ? » se limitent à « tu t’occupes du petit/faut sortir les poubelles/faut que je dorme ». Et là, je suis polie. Combien de nanas se prennent des « t’es fatiguée, putain mais t’as rien foutu de la journée ».

L’enfant, ce n’est pas lui qui œuvre à fragiliser le couple en fait, c’est l’onde de choc qu’il représente. Les parents regardent souvent vers l’enfant ensemble mais une fois couché, une autre vie commence. Et là, les chemins peuvent un peu se séparer. Face à la fatigue, on se met à regarder son propre intérêt, à ne retenir que les incompréhensions, à avoir envie de crier « et la compassion bordel ! ». Au début on en parle, après on fatigue. Il est très facile de ne plus communiquer.

Et on sait ce que fait le manque de communication.

Je n’ai jamais été aussi heureuse de ma vie que depuis ma fille est née.
Mais je n’ai jamais été aussi triste de ne pouvoir profiter plus de mon couple. C’était bien quand nous étions deux. Fusionnels. Complices.

Aujourd’hui, c’est la lutte, chaque jour, pour entrevoir l’autre, ce qui fait qu’on l’aime. Pour réinventer un nouvel amour, qui se met entre parenthèse jusqu’à 20h le soir.

Moi, j’vous le dis : le quotidien tue le couple jusqu’à la moelle. Il finit par transformer en raclure de bidet le moindre soupçon de romantisme qu’il pouvait rester après ce grand chamboulement qu’est la venue d’un enfant.

Parler, se regarder, être attentionné(e), trouver du temps pour manger ensemble, se cajoler, se préserver, se toucher, se respecter, se pardonner : voilà ce que fait un couple qui a un enfant s’il veut continuer à vivre, s’aimer encore plus fort.

Pour les autres, c’est la descente aux enfers.

Gustav Klimt, Le baiser, vers 1907.